Coronavirus : pourquoi le gouvernement belge durcit les mesures de restrictions

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avec AFP , modifié à

La Belgique a annoncé lundi un nouveau durcissement des mesures contre le coronavirus, avec notamment un couvre-feu dans la province d'Anvers. Le ministre fédéral belge des Affaires étrangères Philippe Goffin a expliqué les raisons de ce tour de vis, mardi matin sur Europe 1.

La Belgique veut à tout prix éviter une deuxième vague de coronavirus. Le gouvernement belge a annoncé lundi un nouveau durcissement des règles sanitaires, dont un couvre-feu imposé dans la province d’Anvers. Autre mesure : le nombre de personnes que les Belges sont autorisés à voir dans le cadre de leur "bulle de contact" a été abaissé de 15 à 5 personnes à partir de mercredi, et ce pour les quatre prochaines semaines. Le ministre fédéral belge des Affaires étrangères Philippe Goffin a expliqué mardi matin sur Europe 1 les raisons de ce tour de vis.

Hausse "assez sensible" des nouveaux cas

La Belgique a enregistré ces derniers jours une nette remontée des cas de coronavirus. En moyenne, 279 personnes par jour ont contracté une infection au Covid-19 au cours de la dernière semaine, contre 163 la semaine précédente. "On a vu les indicateurs de virus remonter de manière assez sensible. On a décidé au niveau du gouvernement fédéral de renforcer les mesures pour éviter que cette seconde vague ne soit trop violente", explique Philippe Goffin. "C’est un début de vague qui concerne certaines régions du pays. Il y a des villes et des lieux qui sont particulièrement touchés. On a donc estimé qu’il fallait renforcer les mesures sur l’ensemble du territoire", a poursuivi le ministre belge des Affaires étrangères.

Le gouvernement a également décidé de limiter les événements publics à 100 personnes à l'intérieur (au lieu de 200) et 200 à l'extérieur (au lieu de 400), et le port du masque y sera obligatoire.  Par ailleurs, les rassemblements privés (réceptions, réunions de famille, fêtes de mariage...) sont restreints à un maximum de 10 personnes (sans compter les enfants de moins de 12 ans).

Un couvre-feu dans la région d’Anvers, particulièrement touchée

La province flamande a concentré 47% des nouvelles infections enregistrées en Belgique la semaine passée. Conséquence : des mesures encore plus sévères ont été prises dans la région d’Anvers, la ville la plus peuplée de Flandre. "Un couvre-feu a été décrété dans la ville et la province d’Anvers, avec la fermeture des bars et des restaurants à 22h, et désormais le sport n’est plus possible en groupe. Dans cette région, les mesures sont déjà beaucoup plus strictes que dans le reste du pays", explique Philippe Goffin.

Pour autant, les autorités belges assurent ne pas avoir été prises par surprise par ce rebond épidémique. "On l’imaginait (la deuxième vague) avec la période estivale. Il y a un grand besoin de vacances et de libertés, on a demandé beaucoup d’efforts à la population. Beaucoup de gens passent par la Belgique, nous sommes au cœur de l’Europe. C’était relativement attendu", nuance le ministre belge.

Éviter un reconfinement 

Lundi, la Première ministre belge a souligné que les mesures prises par son gouvernement visent à "éviter un reconfinement généralisé". Mais "tous les scénarios sont malheureusement sur la table", précise Philippe Goffin. "Ces mesures sont prises pour éviter une deuxième vague et pour qu’on ait une rentrée scolaire dans de bonnes conditions", espère-t-il.

Le pays comptait lundi 66.026 cas recensés depuis le début de la pandémie et 9.821 décès. La Belgique est l'un des pays qui compte le plus grand nombre de morts du Covid-19 par rapport à sa population, avec 85 décès pour 100.000 habitants. "En Belgique on joue la transparence la plus totale : quand il y a des décès suspects en maisons de repos (les Ehpad), on a décidé de les comptabiliser comme Covid. Dans certains cas on a sans doute été trop loin, c’est une gestion statistique qui est en cause", a relativisé Philippe Goffin.