Le scandale Petrobras a secoué de plus belle la politique brésilienne mardi, avec le feu vert de la Cour suprême pour l'ouverture d'enquêtes visant 108 personnalités politiques bénéficiant d'immunité, avec parmi eux, neuf ministres, 29 sénateurs et 42 députés.
Plus de deux milliards de dollars détournés. Cette décision fait l'effet d'une véritable bombe : 108 personnalités politiques de premier plan, y compris des dizaines de députés et sénateurs, figurent sur une liste de personnes protégées par une immunité, dressée par Edson Fachin, juge du Tribunal suprême fédéral, la plus haute juridiction du pays. Sont aussi visés par l'enquête les trois derniers présidents de la République et le maire de Rio de Janeiro pendant les JO de 2016. Le juge Fachin a renvoyé leurs cas vers d'autres instances, dans la mesure où ils ne jouissent pas d'immunité. Tous sont soupçonnées d'être impliquées dans un vaste réseau de corruption ayant détourné plus de deux milliards de dollars de la compagnie pétrolière d'État.
Un tiers des membres du gouvernement actuel figurent sur la liste. Environ un tiers des membres du gouvernement actuel figurent dans cette liste, dont certains ministres-clé, comme l'influent Eliseu Padilha, chef de la Maison civile, qui a rang de quasi-Premier ministre dans le système politique brésilien. Sont aussi visés le ministre des Affaires étrangères, Aloysio Nunes, nommé en mars, ou le ministre de l'Agriculture, Blairo Maggi, en évidence lors du scandale de viande avariée qui a secoué le Brésil ces dernières semaines. Selon certains médias brésiliens, la liste finale de ministres pourrait néanmoins être ramenée à huit noms.