Une personne est morte et une dizaine d'autres ont été blessées par balle vendredi, lors d'une manifestation violente contre la hausse des tarifs de l'électricité à Bouaké, dans le centre de la Côte d'Ivoire.
Affrontements avec les forces de l'ordre. Un homme âgé de 29 ans a reçu une balle au ventre lors d'affrontements avec les forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'AFP qui a ensuite vu son corps à la morgue. "Au moins une dizaine de blessés ont été évacués au CHU (Centre hospitalier universitaire). Il y en a un (blessé) qui a succombé à ses blessures aux urgences. Ce sont des blessures par balles", a déclaré une source hospitalière.
Des armes dérobées au commissariat. Les manifestants ont pillé et saccagé plusieurs agences de la Compagnie ivoirienne de l'électricité (CIE), une banque et de nombreux bâtiments administratifs ou symboles du pouvoir : préfecture, résidence du maire, agences gouvernementales. Des manifestants ont aussi emporté plusieurs kalachnikovs du commissariat du quartier de Dar-Es-Salam (nord) qui a aussi été pillé. "Ils vont regretter d'avoir tiré sur nous", a lancé un homme.
Dossier sensible. Ces événements se produisent après des manifestations similaires qui avaient dégénéré en violences et pillages, mardi à Yamoussoukro, la capitale administrative, et mercredi à Daloa, dans le centre-ouest. Après ces manifestations, un report à septembre du paiement des factures avait été annoncé mais cela n'a pas calmé les manifestants de Bouaké. Les tarifs de l'électricité devaient augmenter en début d'année de 6 à 10%, selon le ministère de l'Energie, mais de nombreux abonnés ont vu leurs factures exploser bien au-delà à consommation égale. Le président ivoirien Alassane Ouattara avait publiquement demandé à la CIE de revoir sa copie au nom de la lutte contre la vie chère. Toutefois, les factures des mois suivants ont confirmé une hausse importante des prix.