La Corée du Sud et les États-Unis ont donné le coup d'envoi lundi à leur plus important exercice aérien conjoint à ce jour. Une manœuvre qualifiée par avance par le Nord de "provocation totale" quelques jours après le tir par Pyongyang d'un puissant missile.
Une nouvelle montée des tensions. L'exercice Vigilant Ace, qui concerne environ 230 avions, dont des chasseurs furtifs F-22 Raptor, et des dizaines de milliers de soldats, a commencé dans la matinée et doit durer cinq jours, selon l'armée de l'air sud-coréenne. La Corée du Nord a dénoncé par avance cette opération, accusant l'administration du président américain Donald Trump de "vouloir la guerre nucléaire à tout prix".
Ce type de manœuvres ne manque jamais de susciter la colère de Pyongyang qui les considère comme la répétition de l'invasion de son territoire. Les tensions montent d'un cran et le Nord se livre à ses propres exercices, y compris des tirs de missiles. Les manœuvres conjointes sont organisées cinq jours après le tir par le Nord d'un missile balistique intercontinental (ICBM) capable de frapper selon lui n'importe quel site du territoire continental des États-Unis.
Le spectre d'une "guerre préventive" ? Dans ce contexte de tensions, un influent sénateur américain, Lindsey Graham, a estimé que le spectre d'une "guerre préventive" se rapprochait. "S'il y a un test nucléaire souterrain, il faudra se préparer à une réponse très sérieuse de la part des États-Unis", a mis en garde Lindsey Graham sur la chaîne américaine CBS.
Lindsey Graham, un faucon en matière de politique étrangère, a déclaré que l'administration Trump avait pour stratégie "d'empêcher la Corée du Nord d'acquérir la capacité de frapper les États-Unis avec un missile à tête nucléaire". "Empêcher, cela veut dire une guerre préventive en dernier ressort. Cette prévention devient plus probable au fur et à mesure que leur technologie s'améliore. Chaque test de missile, chaque test souterrain d'une arme nucléaire veut dire que la mariage [d'un missile et d'une tête nucléaire] est plus probable", a ajouté le sénateur.
Des capacités nucléaires surévaluées par la Corée du Nord. Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un a assuré que son pays était devenu un État nucléaire à part entière avec l'essai de l'ICBM Hwasong-15. Le Nord affirme que l'ICBM peut transporter une "ogive lourde extra-large" n'importe où sur le territoire continental des États-Unis.
Les analystes estiment cependant vraisemblable que le Hwasong-15 transportait une tête factice très légère et que l'engin aurait eu du mal à parcourir une distance aussi grande avec une ogive nucléaire, beaucoup plus lourde. Les analystes ne sont pas convaincus non plus que le Nord maîtrise la technologie nécessaire pour assurer la survie des ogives à l'échauffement qui se produit au moment de la rentrée dans l'atmosphère depuis l'espace.