Le Gabon et la France entretiennent une relation privilégiée depuis la décolonisation. Outre la présence de militaires français dans le pays, la France est le premier partenaire commercial du Gabon avec 80 grandes entreprises enregistrées dans le pays. Les acteurs économiques suivent donc avec beaucoup d’inquiétude l’évolution de la situation dans le pays, après le coup d'État militaire.
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Les opérateurs français sont inquiets et ne veulent pas être pris à partie dans cette crise. Ils font donc profil bas car la France a des intérêts économiques, stratégiques et politiques importants au Gabon. Et la France ne veut plus être vue seulement comme l’ancienne puissance coloniale, les deux pays voulant tourner la page de la Françafrique.
Plusieurs grands groupes français implantés au Gabon
"Sur le plan économique, le logiciel entre les deux pays avait eu tendance à se remettre à jour depuis une dizaine d'années", souligne Romain Grandjean, spécialiste de l’Afrique au sein du groupe Forward d’intelligence économique. "Plus de secteur réservé, ni de filière protégée, le Gabon avait su se tourner vers de nouveaux acteurs internationaux comme l'Inde, les États-Unis ou encore la Chine", ajoute-t-il au micro d'Europe 1.
Malgré cette concurrence, la France reste le premier partenaire commercial du Gabon. Le pays est riche en ressources naturelles, notamment en pétrole, en manganèse et en bois, et des entreprises comme le groupe pétrolier Total et Comilog, une entreprise minière française, sont parmi les plus gros investisseurs étrangers dans le pays. Tout comme le groupe minier français Eramet, qui avait déjà suspendu ses opérations au Gabon avant d'annoncer la reprise progressive de ses activités à partir de ce mercredi soir.