Danger sanitaire imminent ou savant calcul politique ? Depuis plusieurs jours, les responsables politiques britanniques ont alerté sur la dangerosité d'une nouvelle souche du coronavirus, très présente au Royaume-Uni. Cette circulation accrue a conduit Boris Johnson à annoncer de nouvelles restrictions en pleine période de Noël, alors que les pays européens tentent de se coordonner pour trouver une réponse commune. Mais pour Dominic Grieve, ancien député britannique et invité d'Europe 1, mercredi matin, le Premier ministre britannique a agi à dessein face à la menace du Covid-19.
"Pas la panique" au Royaume-Uni
De l'autre côté de la Manche, ce n'est en tout cas "pas la panique", assure l'ancien parlementaire de l'ouest de Londres et procureur général pour l'Angleterre et le pays de Galles de 2010 à 2014. "On a certes l'impression que la variante est probablement plus contagieuse, mais aussi beaucoup moins mortelle et que le virus est peut-être en train de s'atténuer."
Voilà pour les données épidémiologiques, qui restent pour l'heure très partielles. D'un point de vue politique, Boris Johnson a décidé samedi d'empêcher les réunions familiales pour Noël, contrairement à ce qu'il avait annoncé quelques jours plus tôt. "Je crois que ce n'est pas une diversion au sujet du Brexit", estime Dominic Grieve. "S'il y a eu une exagération du problème, c'est parce que le Premier ministre, un individu qui est constamment optimiste, avait assuré aux Britanniques qu'ils allaient pouvoir se réunir à Noël. Tout d'un coup, sous l'avis de ces experts, il a décidé que ce n'était plus possible."
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Face à une recrudescence des contaminations, il a donc fallu "faire diversion", ou en tout cas masquer ce spectaculaire changement de politique sanitaire dans une période de l'année très particulière au Royaume-Uni. "Pour justifier son revirement, il a donné une impression qu'il y avait un problème plus considérable qu'il ne l'était en effet. Boris Johnson a peut-être exagéré la contagion de cette nouvelle variante", avance Dominic Grieve.