Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Espagne... Plusieurs de nos voisins multiplient les annonces pour adapter leurs restrictions à l'effervescence de Noël et éviter une flambée des contaminations au Covid-19. Tour d'horizon des mesures sanitaires mises en place en Europe pour ces fêtes de fin d'année.
À cinq jours de Noël, plusieurs de nos voisins européens durcissent leurs restriction afin d'éviter à tout prix une flambée des contaminations au coronavirus au cours des fêtes de fin d'année. Avec l'aide de ses correspondants en Italie, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Espagne, Europe 1 fait le point sur la manière dont nos voisins vont passer Noël.
- En Italie, un reconfinement du 24 décembre au 6 janvier
Le président du Conseil italien, Giuseppe Conte, a annoncé vendredi soir un reconfinement de tout le territoire pour les fêtes de fin d’année, du 21 décembre au 6 janvier. Toutefois, les Italiens auront le droit de sortir de chez eux pour participer à un repas de famille à couverts limités, a tranché un décret publié samedi.
Les commerces alimentaires, mais aussi les salons de coiffure, les pharmacies, les bureaux de tabac et les blanchisseries, de même que les librairies, resteront ouverts. En revanche, les restaurateurs seront de nouveau contraints de fermer leurs établissement. Les célébrations religieuses, elles, seront autorisées jusqu’à 22 heures.
Ces mesures s'organisent en deux temps : une interdiction de circuler entre les régions italiennes à partir de lundi, puis un reconfinement total de l'ensemble du pays dès jeudi prochain. Une échéance qui a provoqué le départ de nombreux Italiens durant le week-end, ceux-ci se pressant de prendre le train.
De manière générale, ces nouvelles annonces sont très difficiles à digérer pour les Italiens, qui n'ont pas connu de confinement strict et total depuis le printemps dernier. Eu égard à l'importance des traditions en Italie, il sera tout de même possible d'assister aux cérémonies religieuses.
Si l'isolement durant les fêtes est difficile à accepter, les Italiens tiennent malgré tout un discours d'acceptation, de résignation, depuis le début de la pandémie. Pour eux, ce n'est là qu'un sacrifice de plus pour protéger leurs anciens, et voir la situation s'améliorer.
Pour ce qui est des secteurs économiques qui vont de nouveau être touchés par ces restrictions, Giuseppe Conte a d'ores et déjà annoncé 645 millions d'aides, versées immédiatement sur tous les comptes bancaires des secteurs touchés par ces fermetures.
- Royaume-Uni : Londres et le sud-est de l'Angleterre se reconfinent
Au Royaume-Uni, les chiffres ne sont pas bons et le pays constate une hausse de tous les indicateurs, probablement en lien avec l'émergence d'une nouvelle variante du virus, 70% plus transmissible.
Le gouvernement britannique a donc décidé de reconfiner Londres et le sud-est de l'Angleterre dès dimanche, portant un coup de grâce aux retrouvailles de Noël, pour tenter de juguler une envolée des contaminations attribuée à cette nouvelle souche du Covid-19.
"Il semble que cette propagation est désormais alimentée par une nouvelle variante du virus", qui se transmet "bien plus facilement", a déclaré le Premier ministre britannique, Boris Johnson, lors d'une conférence de presse, samedi. "Rien n'indique qu'il est plus mortel ou qu'il cause une forme plus sévère de la maladie" ou qu'il réduit l'efficacité des vaccins, a-t-il toutefois ajouté.
Déjà soumis à de contraignantes restrictions, les habitants de la capitale et du sud-est de l'Angleterre vont être placés sous un nouveau niveau d'alerte, le quatrième et plus élevé. Ils auront pour consigne de rester chez eux et les commerces non essentiels ne pourront plus rouvrir après avoir baissé le rideau samedi, mettant un terme aux achats de Noël de dernière minute.
Tous les déplacements en dehors de cette zone, que ce soit pour aller ailleurs au Royaume-Uni ou à l'étranger, seront interdits. Noël ne sera donc pas sauvé, comme l'espérait Boris Johnson. Pour ce qui est des Français vivant à Londres, il leur sera impossible de sortir pour rentrer en France, à moins de pouvoir justifier d'un motif impérieux.
- En Allemagne, confinement partiel jusqu'au 10 janvier
Frappée de plein fouet par la deuxième vague de Covid-19, l'Allemagne a également pris de nouvelles restrictions pour enrayer la contagion. Le pays est entré mercredi dans un confinement partiel avec la fermeture de tous les commerces non essentiels et des écoles. Restaurants, bars, lieux culturels et enceintes sportives restent fermés jusqu’au 10 janvier.
Le pari était donner un tour de vis assez tôt avant Noël afin de sauver les fêtes de fin d'année. Pour l'instant, il est encore tôt pour constater les effets de ces mesures, mais selon un sondage, seuls 14% des Allemand se disent opposés à ce dernier tour de vis.
Globalement, le discours est respecté, notamment parce que la situation en Allemagne est rude. Alors qu'un premier train de mesures, en novembre, avait permis de bloquer le nombre de contaminations à 20.000 par jour, ce chiffre est passé à 30.000 à la mi-décembre. Dans certaines régions, la situation est très alarmante, comme en Saxe qui recense plus de 2.000 cas pour 100.000 habitants.
Pour Noël, la recommandation des autorités reste donc de se limiter à cinq personnes autour de la table. Les contacts sociaux devront rester très restreints du 24 au 26 décembre où les rencontres ne seront possibles qu’entre membres de la très proche famille.
- En Espagne, la crainte de nouvelles restrictions d'ici jeudi ou vendredi
En Espagne, les mesures prises pour les fêtes de fin d'année sont moins strictes qu'en Italie. Mais cela dépend de la région dans laquelle on se trouve. En effet, il est encore possible d'aller au restaurant, mais il reste difficile de se déplacer. En Catalogne, par exemple, les routes sont quasi-désertes.
Globalement, le soir de Noël, les diners seront limités à six ou dix personnes, en fonction des régions, avec un couvre-feu élargi à minuit (au lieu de 22 h actuellement). Selon un sondage publié samedi, 80% des Espagnols disent qu'ils n'inviteront personne pour le réveillon de Noël, et resteront dans leur bulle familiale.
Le pays craint toutefois de nouvelles restrictions, d'ici jeudi ou vendredi. L'Espagne a été le premier pays a avoir été touché par la deuxième vague de Covid-19, et on parle déjà d'une troisième vague qui aurait commencé.