Si l'épidémie de Covid-19 a au moins une conséquence positive, c'est peut-être dans la consommation d'antibiotiques. Celle-ci a diminué en 2020, et c'est à la pandémie que l'on doit paradoxalement cette bonne nouvelle. L'an passé, le nombre de prescription de ces substances a baissé de 18% en médecine de ville, soit autant que lors des dix années précédentes. Europe 1 vous explique les raisons de cette diminution inédite.
Ne pas prendre d'antibiotiques au-delà de la durée du traitement
Première explication : les confinements et les gestes barrières ont limité la transmission des infections bactériennes. Ensuite, les Français ont moins consulté leurs médecins généralistes en 2020. Or, ce sont eux qui prescrivent près des trois-quarts des antibiotiques. Si tout le monde sait désormais qu'ils ne sont pas "automatiques", comme le clamait une célèbre campagne télévisée, il reste des marges de progrès du côté des médecins et des patients.
"Il y a aussi des patients qui sont plus fragiles que d'autres, en particulier les personnes âgées, pour lesquelles, dans le doute, on va prescrire plus souvent des antibiotiques alors que ce n'est pas forcément nécessaire", pointe sur Europe 1 Anne Berger-Carbonne, responsable de l'unité Résistance aux antibiotiques pour Santé publique France. "On peut aussi travailler sur les durées. Il faut les prendre toute la durée du traitement prescrit, mais pas au-delà", prévient-elle.
Autre bonne nouvelle : à l'hôpital, la consommation d'antibiotiques est restée stable en 2020, malgré l'afflux de patients en réanimation et leur fort risque de surinfection bactérienne. Les spécialistes espèrent donc, au-delà d'un effet Covid, un changement durable des usages.