Crash de la Germanwings : les pilotes allemands opposés au duo en cabine

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AW avec AFP , modifié à
Les pilotes allemands critiquent l'Agence européenne de sécurité aérienne qui souhaite imposer deux personnes en cabine et faire dépister les pilotes.

Après le crash du vol de Germanwings en mars dernier, l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA) avait été chargée de trouver des réponses aux failles qui ont permis à Andreas Lubitz d'écraser volontairement l'A320 dans les Alpes. Mais certaines préconisation du rapport dévoilé en juillet sont vivement critiquées par les pilotes allemands qui l'ont fait savoir lundi.

Contre la seconde personne en cabine. Cockpit , le syndicat des pilotes d'avions en Allemagne étrille la présence à tout instant d'un deuxième membre d'équipage, préconisée par l'AESA et déjà appliquée à titre volontaire par de nombreuses compagnies européennes depuis le drame. Le syndicat estime que la règle d'une deuxième personne dans la cabine comporte des "risques", qui "pèsent plus lourds que les gains de sécurité présumés". Selon le syndicat, cela ne garantit pas d'empêcher un acte prémédité. La présence d'un deuxième membre d'équipage rend également l'ouverture de la porte blindée de la cabine plus prévisible en vol, et les compagnies aériennes n'ont malgré leurs promesses pas augmenté le nombre de stewards et hôtesses de l'air, nécessaires pour cette mesure, argue Cockpit.

Non aux dépistages et à la levée du secret médical. Le syndicat dénonce aussi les dépistages inopinés de drogues et d'alcool voulus par l'AESA. Un tel système "met les pilotes en doute a priori", alors qu'aucun rapport n'a pour l'instant été établi entre l'usage de drogues ou d'alcool et la catastrophe, selon le syndicat.

Le syndicat insiste enfin sur la préservation du secret médical, alors que l'AESA envisage la création d'un "référentiel de données", permettant de partager les informations médicales des pilotes au niveau européen.

Oui aux autres recommandations. Cockpit, soutient en revanche la plupart des préconisations de l'agence européenne en faveur d'un meilleur suivi psychologique des pilotes.  "La mise en place d'un réseau de soutien aux pilotes (en difficulté) particulièrement, est une évolution positive. Il n'y a qu'ainsi que l'on peut s'assurer que les concernés ne veuillent plus se cacher, mais cherchent plutôt de l'aide en temps voulu", a expliqué Markus Wahl, un porte-parole du syndicat cité dans un communiqué

En mars dernier, le copilote Andreas Lubitz provoquait la mort de 150 personnes en écrasant volontairement l'A320 de Germanwings reliant Barcelone à Düsseldorf dans les Alpes françaises.