La thèse de l'attentat se précise. Une des boîtes noires de l'A321 russe qui s'est écrasé en Egypte confirme le caractère "brutal, soudain" de l'événement qui a précipité la chute de l'appareil. En résumé, l'enquête s'oriente vers la piste d'une bombe à bord de cet avion de la compagnie russe Metrojet. Le jour du crash du charter russe, la branche égyptienne de l'Etat islamique avait revendiqué l'attentat, qui a fait 224 morts dans le Sinaï.
"Brutalement plus rien". Le Flight Data Recorder (FDR), la boîte noire qui enregistre les paramètres de vol de l'avion, livre ses secrets. Selon les informations d'Europe 1, ces paramètres ont fonctionné normalement pendant 22 à 23 minutes, après le décollage à Charm el-Cheikh, en Egypte. "Tout est normal, absolument normal pendant le vol, et brutalement plus rien", a déclaré vendredi une source proche du dossier. Un arrêt brutal qui va dans le sens d'une explosion.
Autre détail troublant, sur les photos des débris de l'avion au sol, certains sont criblés d'impacts. Des impacts qui vont de l'intérieur à l'extérieur de la carlingue. Ces images accréditent donc la thèse d'une explosion.
"A l'intérieur d'un avion, il n'y a rien qui soit explosif". Pour l'expert aéronautique Xavier Tytellemanne, il n'y plus guère de doute concernant l'origine de cette explosion : il s'agit bien d'une bombe et non pas d'une défaillance technique. Le simple fait qu'il s'agisse d'une explosion en vol exclut l'hypothèse de l'accident. "Il n'y a absolument aucun problème technique qui puisse provoquer la dislocation d'un avion en vol. A l'intérieur d'un avion, il n'y a rien qui soit explosif. Même l'essence, si vous mettez une allumette dans les réservoirs d'essence, ça ne peut pas exploser. Pour faire simple, il n'y a aucun système dans l'avion qui est explosif et qui peut provoquer la désintégration d'un avion", insiste l'expert au micro d'Europe 1.
Même l'explosion d'un moteur ne suffit pas à provoquer une dislocation de l'appareil. Il n'y a aucun appareil à bord qui ne soit en mesure de couper l'alimentation électrique au point de stopper, en une fraction de seconde, les paramètres du vol. Autant d'éléments qui accréditent la présence d'une bombe à bord de l'A321.
Des conversations entre islamistes. Autre élément intrigant : ces conversations d'islamistes de la région du Sinaï, interceptées par les services secrets américains et britanniques. Des conversations qui ont été tenu juste avant et juste après le crash.
Enfin, à toutes ces informations s'ajoute l'annonce, vendredi après-midi, par Vladimir Poutine, que les Russes aient interrompu leurs liaisons aériennes avec Charm el-Sheikh. Comme une reconnaissance implicite que la Russie prend désormais au sérieux la piste terroriste.