Le Liban est toujours suspendu au sort de Saad Hariri. Le Premier ministre a démissionné il y a maintenant dix jours et reste en Arabie Saoudite. Un exil qui ne rassure pas l'opinion libanaise et la communauté internationale, qui craint de voir le pays basculer à nouveau dans la violence. Le ministre libanais des Affaires étrangères arrive de Beyrouth mardi pour rencontrer Emmanuel Macron, car dans ce duel à distance entre l'Iran et l'Arabie, la France tente de prendre la main sur ce dossier.
L'ONU comme intermédiaire. C'est un peu comme si Emmanuel Macron tentait de poser les bases d'une médiation. Un exercice complexe au regard du poids de l'Iran et de l'Arabie Saoudite. En conséquence, c'est par l'intermédiaire de l'ONU que le président tente d'agir. L'ONU, c'est "là où la France tient la plume quand il s'agit du Liban", confie l'Elysée.
Pas d'ingérence. Mais au-delà de la formule, Paris veut éviter de donner l'impression de récupérer ce qui était autrefois son pré carré. Pour cela, Emmanuel Macron doit rencontrer le secrétaire général de Nations-Unies mercredi pour envisager "une initiative". Quelle que soit sa forme, le but recherché est la "distanciation". En clair : préserver Beyrouth du jeu des pays étrangers et tenir le Liban en dehors des influences régionales afin qu'il ne sombre pas dans le chaos.
C'était la teneur du discours tenu en fin de semaine dernière à Riyad par Emmanuel Macron. C'est aussi le message que l'Elysée fait passer aux Iraniens, car pour que la situation se normalise, la France estime qu'il faut respecter la constitution du Liban et admettre que Saad Hariri est toujours officiellement Premier ministre.