Le dalaï lama a exhorté la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi à trouver une solution pacifique à la crise des Rohingyas, faisant part de son inquiétude quant à des violences qui ont poussé 313.000 personnes à fuir, selon un chiffre fourni lundi par l'Onu.
"Tendre la main". Le maître bouddhiste et chef spirituel des Tibétains a écrit à Aung San Suu Kyi, prix Nobel de la Paix comme lui, peu après le début de ces violences dans l'Etat Rakhine, dans le nord-ouest de la Birmanie. "Je vous appelle vous et vos collègues à tendre la main à toutes les composantes de la société pour tenter de rétablir des relations amicales au sein de la population dans un esprit de paix et de réconciliation", a déclaré le 14e dalaï lama dans une lettre à la dirigeante de fait du régime birman.
"Les questions qu'on m'adresse laissent penser que nombreux sont ceux qui ont du mal à comprendre que ce qui semble arriver aux musulmans se passe dans un pays bouddhiste comme la Birmanie", a écrit le dalaï lama. Deux autres prix Nobel de la paix - Malala Yousafzai et Desmond Tutu - sont montés au créneau ces derniers jours pour demander à Aung San Suu Kyi d'être à la hauteur du prix qui lui avait été attribué en 1991.
"Un nettoyage ethnique" dénoncé par l'Onu. Les civils rohingyas fuient les violences dans leur région depuis que l'armée birmane a lancé une vaste opération à la suite d'attaques fin août contre des postes de police par les rebelles de l'Armée du salut des Rohingyas de l'Arakan (Arsa). Celle-ci dit vouloir défendre les droits bafoués de cette minorité musulmane. Le Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme Zeid Ra'ad Al Hussein a jugé lundi que le traitement des Rohingyas par la Birmanie s'apparentait à un "exemple classique de nettoyage ethnique" et de nombreuses voix ont critiqué l'attitude d'Aung San Suu Kyi, certaines demandant que son prix Nobel lui soit retiré.