Crise en Catalogne : les Espagnols manifestent pour "le dialogue" et l'"unité"

Plusieurs centaines d'Espagnols étaient rassemblés à Madrid et à Barcelone pour réclamer un "dialogue" entre les Catalans et le reste de l'Espagne.
Plusieurs centaines d'Espagnols étaient rassemblés à Madrid et à Barcelone pour réclamer un "dialogue" entre les Catalans et le reste de l'Espagne. © AFP
  • Copié
avec Henri de Laguérie et AFP , modifié à
Plusieurs centaines d'Espagnols se sont réunis à Madrid et Barcelone, face aux mairies des deux villes, pour réclamer un dialogue entre les Catalans et le reste du pays.

L'inquiétude qui a gagné l'Espagne depuis le "référendum" catalan d'autodétermination en Catalogne s'exprimait samedi dans les rues, avec des manifestations pour le "dialogue" ou l'"unité", à quelques jours d'une hypothétique déclaration d'indépendance qui donnait même le vertige aux séparatistes.

À l'appel de l'initiative citoyenne issue des réseaux sociaux, "Parlem? Hablemos?" (On se parle?, en catalan et en espagnol) plusieurs centaines d'Espagnols vêtus de blanc étaient rassemblés à Madrid et à Barcelone face aux mairies des deux villes pour réclamer un "dialogue" entre les Catalans et le reste de l'Espagne.

manif600

Des centaines de personnes se sont réunies samedi à Madrid. Source : AFP

"Nous avons deux pyromanes nationalistes". Natalia, 33 ans, n'a jamais mis un drapeau à sa fenêtre et se sent peu concernée par les questions d'identité nationale. Elle qui se revendique à la fois Catalane, Espagnole et Européenne confie à Europe 1 son malaise vis à vis de la situation actuelle. "On a devant nous deux pyromanes nationalistes [Carles Puigdemont, président de la Catalogne et Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, ndlr] et la solution ne viendra pas d'eux", regrette-t-elle. "Les gens sont en train de se radicaliser : si tu dis quelque chose qui s'écarte du discours indépendantiste, on va te traiter de fasciste", regrette Natalia. "Si tu critiques l'action de Rajoy, on va te dire 'sale catalane'", poursuit-t-elle. 

paz600

"On parle ?", interroge une manifestante à Madrid. Source : AFP

Une manifestation prévue dimanche à Madrid. "L'Espagne est bien meilleure que ses dirigeants", lisait-on dans leur manifeste, diffusé par le site Change.org, et qui avait recueilli quelque 9.000 signatures samedi matin. Une autre marche, "patriotique", rassemblait à la même heure dans le centre de Madrid des milliers de personnes pour "défendre l'unité de l'Espagne" avec force drapeaux espagnols. Dimanche, une autre manifestation "pour retrouver la sagesse" est prévue à Barcelone. L'écrivain Mario Vargas Llosa, prix Nobel de littérature de nationalités péruvienne et espagnole, qui a qualifié l'indépendantisme catalan de "maladie", y participera.

parlem600

"Parlem? Hablemos?" (On se parle?, en catalan et en espagnol) est né sur les réseaux sociaux. Source : AFP

Une crise qui inquiète l'Europe. Si des personnalités politiques comme le leader de Podemos Pablo Iglesias et la maire de Barcelone Ada Colau soutiennent cet appel au dialogue, les dirigeants madrilènes et catalans ne semblent pas encore disposés à s'asseoir autour d'une table pour discuter. Les tensions entre Madrid et les séparatistes au pouvoir en Catalogne depuis début 2016 ont plongé le pays dans sa plus grave crise politique depuis son retour à la démocratie en 1977. La crise, qui inquiète aussi l'Europe, touche également la Catalogne, où vivent 16% des Espagnols car selon les sondages la moitié de la population n'est pas indépendantiste. 

Vendredi, un geste d'apaisement est toutefois venu de Madrid avec les regrets du porte-parole du gouvernement concernant les violences policières de dimanche dernier, lors du référendum d'autodétermination.