La question migratoire est en train de fracturer l’Union. Les dirigeants des 28 se retrouvent mercredi pour un dîner au menu chargé à Salzbourg, où ils tenteront d'apaiser leurs querelles migratoires avant de lancer le compte à rebours final pour boucler les difficiles négociations du Brexit. Les dirigeants européens vont-ils trouver des solutions pour surmonter cette crise ?
"Psychologiquement, il faut avoir une certaine patience en ce moment". C’est vraiment la zizanie. Les Européens sont si divisés qu’ils n’essaient même pas de faire croire qu’ils vont trouver une solution pour l’accueil des migrants. Non, ils veulent juste arriver à en discuter de façon posée. Ça serait déjà beaucoup. Donald Tusk, le président du conseil européen, qui joue un peu le rôle du patriarche de la famille européenne, supplie tout le monde d’oublier les rancœurs et d’être constructifs.
Ces derniers jours, les images d’un affrontement entre l’Italien Salvini et le Luxembourgeois Asselborn ont frappé les esprits. Un ministre européen qui dit "merde" à un autre devant une caméra, c’est rare. "Psychologiquement, il faut avoir une certaine patience en ce moment", reconnait un Européen.
Le compromis impossible. Il y a la Hongrie qui ne veut accueillir personne, l’Italie qui attaque l’Europe mais lui demande ensuite de faire preuve de solidarité, l’Autriche qui voudrait refouler les demandeurs d’asile en Albanie ou en Afrique du nord. N’oublions pas la France qui, elle, ne veut pas devenir un pays de premier accueil. Bref trouver le fameux compromis européen tient de la mission impossible.