C'est une idée défendue par de nombreux pays en Europe centrale et de l'Est. Plutôt que d'accueillir les migrants sur les côtes européennes, mieux vaudrait le faire directement dans leur pays de départ, en Afrique ou au Moyen-Orient, afin d'effectuer là-bas un premier "tri" entre migrants illégaux et réfugiés éligibles à l'asile. Le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, l'a embrassée également vendredi, lors d'une conférence de presse commune avec Emmanuel Macron. "Nous devons renforcer la relation avec les pays d'origine et de transit des migrants", a-t-il déclaré. "Nous devons créer des centres de protection dans les pays d'origine."
"Prévenir les voyages de la mort". Pour Giuseppe Conte, "l'Europe toute entière doit prendre cette responsabilité". Cela pourrait permettre de "prévenir les voyages de la mort" des migrants, qui risquent leur vie pendant leur traversée. Le chef du gouvernement italien a dit tout le mal qu'il pensait du règlement de Dublin, actuellement en vigueur, qui oblige les réfugiés à déposer une demande d'asile dans leur pays d'arrivée. "Le concept même d'État de première arrivée doit être revu. Qui met le pied en Italie met le pied en Europe", a souligné Giuseppe Conte. Plaidant pour une "nouvelle approche", le chef du gouvernement italien a dit vouloir "développer un système vraiment cohérent avec les valeurs européennes".
Des "jours tumultueux". Interrogé sur les mots très durs échangés entre Paris et Rome ces derniers jours, qui ont failli compromettre la venue de Giuseppe Conte à Paris, ce dernier a botté en touche. "Il y a eu des jours tumultueux", a-t-il reconnu. "Mais le fait que je sois ici aujourd'hui est la réponse la plus éloquente à votre question."