Un ancien ministre sud-coréen de la Santé, aujourd'hui à la tête de la caisse nationale de retraite, a été placé mercredi en garde à vue dans l'enquête retentissante pour corruption qui menace la présidence de Park Geun-Hye.
La présidente visée par une procédure de destitution. Le parlement a voté début décembre une motion de destitution de Park Geun-Hye, qui doit encore être entérinée par la Cour constitutionnelle. La présidente, dont les pouvoirs ont été transmis en attendant au Premier ministre, est accusée de collusion avec son ancienne confidente de l'ombre Choi Soon-Sil, actuellement en détention et accusée notamment d'avoir profité de ses relations pour extorquer des sommes astronomiques aux conglomérats sud-coréens.
Une fusion controversée dans le groupe Samsung. Dans ce scandale à tiroirs, Samsung Group est soupçonné d'avoir soudoyé Choi Soon-Sil, l'amie de 40 ans de la présidente, pour obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée réalisée en 2015. Ce rapprochement avait été perçu comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir sans histoire au sommet du groupe, au profit de l'héritier présomptif Lee Jae-Yong. Cheil Industries, la holding de fait du groupe, avait racheté C&T, filiale de Samsung présente dans le commerce et la construction. Mais des actionnaires de C&T s'étaient opposés avec force à cette fusion, sous la houlette du fonds spéculatif américain Elliott, pour qui l'opération sous-estimait la valeur de la compagnie au détriment de ses actionnaires.
L'ancien ministre bientôt en détention provisoire ? Au fil des investigations, un proche de la présidente, l'ex-ministre de la Santé Moon Hyung-Pyo s'est retrouvé soupçonné d'avoir fait pression sur le NPS, un important actionnaire de Samsung, pour qu'il accepte la fusion. Bien qu'il ait rejeté ces accusations, il a été arrêté mercredi en raison des déclarations contraires d'un haut dirigeant du NPS. "M. Moon a été placé en garde à vue ce matin", a déclaré aux journalistes un porte-parole du parquet de Séoul, qui devra dans les 48 heures demander ou non le placement de l'ancien ministre en détention provisoire.