Détenues dans le cadre de la crise post-électorale vénézuélienne, au moins dix personnes ont été libérées ce samedi 16 novembre matin, a annoncé une ONG à l'AFP qui espère que d'autres libérations suivront. La réélection de Nicolas Maduro à la présidence du pays, cet été, avait généré des manifestations sauvages, alors que l'opposition dénonce la fraude du pouvoir.
"Dix (libérations) pour l'instant", a affirmé à l'AFP Alfredo Romero, directeur de l'ONG Foro Penal, alors que le parquet vénézuélien avait annoncé le réexamen de 225 dossiers parmi les 2.400 personnes arrêtées pendant les troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Nicolas Maduro le 28 juillet.
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"28 morts, près de 200 blessés"
"Depuis tôt ce matin, il y a des libérations de prisonniers politiques", avait écrit Alfredo Romero sur X. Une autre ONG, Coalition pour les droits de l'homme, a aussi évoqué des "libérations" sur X. Le bilan des la crise post-électorale s'élève à "28 morts, près de 200 blessés et 500 biens publics et privés détruits", selon le procureur général Tarek William Saab.
De source officielle, quelque 2.400 personnes avaient été arrêtées après que des manifestations spontanées ont éclaté après la proclamation de la victoire de Nicolas Maduro. Parmi les personnes emprisonnées figurent 69 mineurs, selon Foro Penal. Ces 225 révisions de dossiers interviennent après un appel lancé par le président Maduro "S'il y a des cas à rectifier et à réexaminer, c'est aussi pour que justice soit faite (...) au cas où il y aurait eu une sorte d'erreur de procédure", avait déclaré le président lundi.
Des conditions "inhumaines" de détention
Le parquet tient des réunions depuis mardi avec des proches de nombreux détenus affirmant qu'ils n'ont pas participé aux manifestations ou ont été torturés. Des centaines de familles ont organisé ces dernières semaines des manifestations pour demander la libération des leurs proches détenus. L'opposition, qui revendique la victoire à la présidentielle disant avoir les preuves de la fraude du pouvoir, dénonce régulièrement les conditions "inhumaines" de détention des personnes arrêtées.
Jeudi, un militant de l'opposition est décédé en détention des suites d'un problème cardiaque associé à des complications liées à un diabète. La veille, sa famille avait dénoncé le mauvais état d'une jambe, nécrosée, qui aurait dû être amputée. Foro Penal avait dénoncé jeudi une "crise répressive" au Venezuela "avec ce chiffre énorme de 1.976 prisonniers politiques", contre 305 avant la présidentielle du 28 juillet. "Nous parlons du plus grand nombre de prisonniers politiques du XXIe siècle, du plus grand nombre de prisonniers politiques de tout le continent américain", avait alors déclaré à l'AFP M. Romero.