Dès 7H00 heure locale, de nombreux électeurs se sont massés devant les bureaux dans les 12.515 circonscriptions du pays. Les Cubains étaient appelés à voter, dimanche, pour des municipales, première étape d'une série d'élections devant mener à la désignation du successeur du président Raul Castro l'année prochaine.
Pressions et manœuvres. Le vote n'est pas obligatoire à Cuba, mais il est considéré comme un acte de "réaffirmation révolutionnaire" auquel il est délicat de se soustraire. L'opposition illégale n'est cependant pas parvenue à présenter de candidats cette année, plusieurs dissidents ayant dénoncé des "pressions et manœuvres" des autorités visant à écarter leurs partisans lors des comités de quartier chargés de désigner les candidats à main levée. Seules trois petites organisations dissidentes ont tenté de participer au scrutin, les autres ayant choisi de le boycotter.
Influence du PCC. Le Parti communiste cubain (PCC, unique) ne présente officiellement pas de candidats, mais supervise tout le processus et garantit, par son influence et le vote de ses militants, qu'aucun opposant ne soit désigné candidat ni élu. Lors des municipales de 2015, l'opposition était toutefois parvenue à déjouer les contrôles en faisant valider deux candidats au profil discret. Il s'agissait d'une première depuis des dizaines d'années, mais ils avaient ensuite été logiquement battus.
Vote retardé. Cette fois, l'élection des conseillers municipaux (le deuxième tour aura lieu le 3 décembre) survient au lendemain du premier anniversaire de la mort de Fidel Castro. Le vote a été retardé d'un mois à cause du passage de l'ouragan Irma, qui a fait dix morts sur l'île et causé de nombreuses destructions en septembre dernier. Ce scrutin sera suivi en début d'année prochaine de l'élection des quelque 600 députés de l'Assemblée nationale qui éliront à leur tour le Conseil d'Etat, ensuite chargé de désigner le président, probablement fin février prochain.
Raul Castro pas candidat. Titulaire du poste depuis 2008 après un intérim de deux ans, Raul Castro, 86 ans, a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat. Son premier vice-président et numéro deux du gouvernement, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, est pressenti pour lui succéder. "On vote pour la patrie, pour la révolution, pour le socialisme", s'est exclamé dimanche Miguel Diaz-Canel devant les caméras de la TV d'Etat.
Le système électoral cubain, en vigueur depuis 1976, prévoit des élections municipales tous les deux ans et demi et des élections générales (délégués provinciaux, députés et les membres du Conseil d'Etat) tous les cinq ans. Les candidats aux Parlements (provinciaux et national) sont issus à 50% des conseils municipaux, le restant étant désigné par des commissions de candidatures, constituées par des organisations sociales.