Après deux jours de visite privée, le président cubain Raul Castro débute lundi sa visite d’Etat en France. Cette visite fait suite à celle de François Hollande à Cuba, en mai dernier. L'île communiste, en phase de normalisation de ses relations diplomatiques, s'ouvre également sur le plan économique, donc aux investisseurs étrangers. Et les Français veulent en être.
Plusieurs entreprises déjà présentes. Car selon les spécialistes, si Cuba sort de sa coquille, le pays deviendra très vite le premier marché de cette zone des Caraïbes, devant Porto Rico et la République Dominicaine. Le pays a des besoins immenses et va se moderniser. Certaines entreprises françaises sont déjà sur place : le groupe Bouygues, par exemple, construit en ce moment plusieurs hôtels à Cuba, notamment pour un autre groupe français, Accorhotels. L’armateur marseillais CMA-CGM pourrait lui aussi y développer ses liaisons.
"Tout le monde est sur les rangs". Mais, avec un volume de quelque 180 millions d'euros annuels, les échanges commerciaux restent à un niveau très faible. La France entend alors renforcer la présence de ses entreprises et en attirer de nouvelles. Comme cette société de matériel industriel, AGSM, basée en Seine-Saint-Denis. "Il n'y a pas que le folklore du tourisme, on voit qu’il y a une structure qui s’industrialise de plus en plus", observe son patron, Jean-Christophe Dauphin, très enthousiaste sur l’avenir des affaires à Cuba. "J'y suis allé au mois de juillet et il y a une dizaine de jours, ça évolue très, très vite. Le dernier séjour que j’ai fait à La Havane, j’ai croisé des Brésiliens, j’ai croisé des Autrichiens… Tout le monde est sur les rangs, il va falloir jouer des coudes de façon à ne pas être noyé dans la masse", prévient-il au micro d'Europe 1.
La dette de Cuba redéployée. Pour financer tous ces projets, la France a négocié un accord qui sera signé lundi soir à l’Elysée entre François Hollande et Raul Castro. Une partie de la dette de Cuba, plutôt que d’être remboursée, sera redéployée, et ira soutenir les projets français sur l’île. Une manne de plusieurs centaines de millions d’euros.