Le gouvernement de droite au Danemark a annoncé mardi un accord avec le principal parti d'opposition assurant une majorité parlementaire à son projet de loi controversé sur la confiscation des effets de valeur des migrants pour financer leur séjour.
Un débat au parlement. Venstre, le parti libéral du Premier ministre Lars Løkke Rasmussen, ses partenaires de droite, le Parti populaire danois (DF), l'Alliance libérale et le Parti populaire conservateur, sont tombés d'accord avec les sociaux-démocrates sur le contenu de ce texte qui doit être débattu à partir de mercredi au Parlement, a indiqué le ministère de l'Intégration dans un communiqué.
Mesure de "justice sociale". Abondamment commenté à l'étranger, ce projet de loi suscitait des réticences jusque dans les rangs de la majorité. La ministre de l'Immigration et de l'intégration, Inger Støjberg, a dû revoir sa copie à deux reprises depuis l'annonce du projet le 10 décembre. Mesure de justice sociale pour les uns, taxe sur la misère pour les autres, le texte donne pouvoir aux policiers de "saisir des biens que les demandeurs d'asile apportent avec eux afin de couvrir leurs besoins en alimentation et en hébergement".
Jusqu'à 1.340 euros. Dans une première mouture, le texte prévoyait que les migrants seraient autorisés à conserver la somme de 3.000 couronnes danoises (environ 400 euros) et les bijoux auxquels ils étaient affectivement attachés. Mais devant le tollé soulevé, la ministre a présenté le 8 janvier une version édulcorée, portant le montant à 10.000 couronnes (un peu mois de 1.350 euros). Les bijoux, médailles ou portraits de famille sont également exemptés de saisie, sauf s'ils présentent "une grande valeur économique".