C'est fait. Le Parlement danois a adopté mardi à une écrasante majorité sa réforme décriée du droit d'asile. Cette réforme vise à décourager les migrants de tenter leur chance dans le pays. Il donne pouvoir aux policiers de "saisir des biens que les demandeurs d'asile apportent avec eux afin de couvrir leurs besoins en alimentation et en hébergement".
Une large majorité. Le texte présenté par le gouvernement minoritaire du Premier ministre libéral Lars Løkke Rasmussen, voté par toutes les formations de droite, a recueilli 81 voix sur 109, grâce au soutien des sociaux-démocrates, principal parti d'opposition, tandis que 27 députés ont voté contre et un s'est abstenu.
"Un vent de nationalisme". Sans véritable enjeu depuis l'accord annoncé début janvier entre la droite et les sociaux-démocrates, principale formation d'opposition, le vote de mardi a néanmoins permis aux parlementaires écologistes et d'extrême gauche de livrer un baroud d'honneur.
Ils se sont succédé à la tribune pour fustiger un texte qui, selon eux, fait souffler "un vent de nationalisme" sur le pays scandinave. Accusée par le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) de nourrir "la peur et la xénophobie", la réforme prévoit de confisquer les effets de valeur des migrants, de diminuer leurs droits sociaux, et d'allonger les délais de regroupement familial et d'octroi du permis de séjour permanent.
Tollé à l'étranger. En décembre, la première mouture du texte, défendue par la ministre de l'Immigration Inger Støjberg, avait suscité un tollé à l'étranger. Le Washington Postdéplorait une méthode "connotée en Europe où les nazis ont confisqué de grandes quantités d'or et d'autres biens aux juifs et à d'autres".