Dans la presse italienne, le choc après la libération de l'assassin du juge Falcone

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Blandine Hugonnet, édité par Manon Bernard

Un sentiment de stupeur généralisé envahit l’Italie : l’assassin du juge anti-mafia Falcone a été libéré de prison mardi. Depuis, dans la presse italienne, il est possible de lire les réactions des familles des victimes mais aussi des portraits de Giovanni Brusca, ce bourreau sanguinaire de la Cosa Nostra.

"L’égorgeur" est désormais libre. Le mafieux Giovanni Brusca, condamné en 1992 pour l’assassinat du célèbre juge sicilien Giovanni Falcone est sorti de prison mardi. Le membre de Casa Nostra était pourtant condamné à perpétuité mais après 25 ans derrière les barreaux, il a bénéficié d’une remise de peine pour bonne conduite. Mercredi, l'indignation générale se fait ressentir dans les pages des journaux italiens. 

Giovanni Brusca "avait déclenché le détonateur de la bombe". Cette dernière tua le juge anti-mafia de Palerme ainsi que sa femme et ses trois gardes du corps, il y a près de 30 ans en Sicile, rappelle Il Messaggero. Selon La Répubblica, "c’est un homme cruel" qui a retrouvé la liberté. Il se décrit lui-même comme une animal. Arrêté en 1996, Giovanni Brusca a reconnu pas moins de 150 assassinats. Il avait notamment enlevé, étranglé et fait dissoudre le corps d’un enfant de 11 ans dans l’acide pour se venger du père, un repenti. 

"Ca me fait de la peine, mais c'est la loi"

Depuis sa sortie de prison vivement contestée par tous les bords politiques, il est placé sous surveillance, pour une durée de quatre ans. Mais cela reste un choc pour les familles qui témoignent dans La Stampa. "Humainement c'est une nouvelle qui me fait de la peine, mais c'est la loi, une loi voulue par mon frère et qui doit être respectée", réagit Maria, la sœur du juge Falcone.

D’après Le Corriere della Sera, le bourreau de la Cosa Nostra avait fini par se repentir auprès de la justice, il a ainsi eu droit à une remise de peine comme le prévoit la législation italienne. Ironie de l’histoire, souligne Il Fatto Quotidiano, cette loi a justement été créée par l’une des victimes du mafieux libéré : le juge Falcone lui-même.