Écrasé sous les bombes, il n'a pas résisté. Le plus grand hôpital de la partie rebelle d'Alep, situé dans l'est de la ville, a été détruit lundi par des raids aériens. Les frappes, menées par le régime de Bachar al-Assad, avec le soutien de la Russie, sont venues à bout du bâtiment, qui menace de s'effondrer, mais aussi des pourparlers entre Moscou et Washington pour tenter de trouver un cessez-le-feu. Les États-Unis se sont dits "à bout de patience avec la Russie", estimant qu'il "n'y a plus rien dont [les deux États] puissent parler" à propos de la situation en Syrie. Le gouvernement de Vladimir Poutine, de son côté, a nié avoir visé l'hôpital, assurant au contraire que l'intervention russe avait permis d'"éviter un chaos absolu" en Syrie.
"Je ne sais même pas comment décrire ça." Pendant que les tractations diplomatiques s'interrompent, les bombardements, eux, se poursuivent. Et l'inquiétude est grande dans le dernier hôpital d'Alep équipé pour soigner les civils. Là, huit médecins se relaient pour prendre en charge les blessés, dans des conditions plus que précaires. "On travaille 24 heures d'affilée, beaucoup de blessés qu'on reçoit sont entre la vie et la mort", témoigne l'un d'entre eux, Mohamed Al Chagel. "Aujourd'hui, on a vu un blessé mourir pendant qu'il attendait. Parfois, on doit opérer des gens à même le sol. Nous ne sommes pas assez nombreux. Je ne sais même pas comment décrire ça."
"Tôt ou tard, nous seront visés". Comme ses collègues, Mohamed Al Chagel craint surtout d'être la prochaine cible des bombardements. "On a une roquette qui a explosé juste devant notre hôpital, à dix mètres à peine de l'entrée. Quand on est en salle d'opération, on ne peut rien entendre arriver." Le médecin prévient : "si notre hôpital est bombardé, alors il n'y aura plus assez d'endroits pour soigner les civils. Je ne sais pas quand cela arrivera, mais tôt ou tard, nous serons visés."