Ils veulent rejoindre Alep à pied. Quelque 400 personnes munies de drapeaux blancs marchaient mardi de la périphérie de Berlin vers la ville-martyre syrienne d'Alep en signe de solidarité avec la population victime de la guerre depuis plus de cinq ans, ont indiqué les organisateurs. La "marche civile pour Alep", initiée par une journaliste blogueuse polonaise installée à Berlin, a débuté lundi et doit, selon les médias, durer plus de trois mois et demi pour parcourir les quelque 3.000 kilomètres de distance entre les deux villes.
Prendre la route des migrants. Les participants, qui ont prévu de parcourir de 15 à 20 km par jour, veulent emprunter dans le sens inverse l'itinéraire des centaines de milliers de réfugiés qui ont fui la Syrie pour rejoindre l'Europe, en passant par la Turquie, la Grèce, porte d'entrée dans l'UE, puis la "route des Balkans". "Nous marchons pour faire monter la pression", a expliqué l'initiatrice Anna Alboth dans le quotidien Taz. "L'objectif de cette marche, c'est que les civils syriens aient accès à l'aide humanitaire", a-t-elle ajouté, espérant mobiliser l'attention d'un large public.
Arriveront-ils à destination ? Cette mère de famille ne croit pas toutefois que le cortège parviendra jusqu'à la deuxième ville de Syrie, reprise par l'armée syrienne la semaine dernière, a-t-elle expliqué à la presse. Selon elle, les marcheurs pourraient être stoppés en Turquie. L'idée lui est venue fin novembre alors que la capitale économique de la Syrie était transformée en ville martyre. Le 20 novembre, elle postait alors ce message sur Facebook : "Si cela pouvait changer les choses, si une foule d'Européens et d'Occidentaux allaient à Alep, viendriez-vous avec moi ?" Devant les réactions positives, elle a décidé quelques jours plus tard de tenter l'aventure.