C'est l'une des surprises de ce troisième débat. Des sujets de fond se sont invités, mercredi soir, pendant l'échange entre les candidats républicain et démocrate à la présidentielle américaine. Chose rare désormais, pendant la première demi-heure, Hillary Clinton et Donald Trump ne se sont même pas lancé d'attaques personnelles... avant de se rattraper par la suite et pour "The Donald" de s'embourber en refusant de s'engager à accepter les résultats des élections.
Le droit à l'avortement en question. Cour suprême, armes à feu, avortement et immigration ont ainsi été évoqués durant le début de la soirée. Hillary Clinton a défendu longuement sa position favorable au droit à l'avortement, qui reste sous attaque par le monde conservateur. Le candidat républicain s'est engagé à nouveau à nommer des juges conservateurs à la plus haute cour des Etats-Unis, ce qui aurait selon lui comme conséquence automatique l'abolition du droit national à l'avortement.
Deux visions opposées sur l'immigration. Interrogé sur la politique qu'il souhaite mener en matière d'immigration, le milliardaire, plus discipliné et concentré qu'à l'habitude, a rappelé sa promesse de construire un mur à la frontière avec le Mexique, martelant son message de fermeture des frontières contre l'immigration clandestine, et dénonçant le laxisme supposé des démocrates et de son adversaire. "Je ne veux pas de la force d'expulsions qui a été évoquée par Donald", a affirmé de son côté Hillary Clinton qui défend une immigration contrôlée mais plus respectueuse. "Je pense que c'est une idée qui déchirerait notre pays", a-t-elle dit.
Bachar al-Assad et la Syrie. Les candidats ont également causé politique étrangère. Et c'est le très sérieux cas de la Syrie qui a été mis sur la table laissant apparaître deux visions très opposées sur la politique à mener en la matière. Hillary Clinton a réaffirmé son souhait d'instaurer une zone d'exclusion aérienne pour protéger les civils en Syrie des bombardements du régime de Damas et de la Russie.
Cela demandera toutefois "beaucoup de négociation" et nécessitera de "clarifier" avec la Syrie et la Russie que le "but est de créer des zones sécurisées sur le terrain", a assuré l'ancienne chef de la diplomatie américaine. "Je vais continuer de pousser pour une zone d'exclusion aérienne et des zones sécurisées en Syrie, non seulement pour protéger les Syriens et éviter les flux constants de réfugiés, mais aussi pour gagner franchement en levier sur le gouvernement syrien et les Russes", a-t-elle poursuivi.
Il ne peut pas s'en empêcher. Donald Trump a rappelé, taclant au passage Hillary Clinton, que le régime de Bachar al-Assad était un moindre mal. "Nous armons les rebelles mais nous ne savons pas qui ils sont. Si elle n'avait rien fait la situation serait bien meilleure" avant d'ajouter : "Bachar al-Assad est "bien plus fort et bien plus malin qu'Hillary Clinton et Barack Obama". Un peu de fond, oui, mais des piques aussi !