La priorité après les frappes occidentales en Syrie est de permettre à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) le démantèlement total du programme chimique syrien "clandestin", a déclaré la France lors d'une réunion d'urgence lundi à l'OIAC.
Ouverte lundi matin à La Haye, cette réunion avait été convoquée après l'attaque chimique présumée du 7 avril contre la ville de Douma, qui a entraîné une semaine plus tard des frappes occidentales ciblées.
"La priorité est bien là aujourd'hui, donner les moyens au Secrétariat technique (de l'OIAC) d'achever le démantèlement du programme syrien", a déclaré l'ambassadeur Philippe Lalliot lors de la réunion. "Les faits sont là et têtus. Ils résistent aux mensonges les plus grossiers et aux dénégations les plus absurdes", a-t-il lâché, ajoutant qu'il n'y avait plus de doutes : "la Syrie a conservé un programme chimique clandestin depuis 2013".
Une enquête débutée dimanche.Une équipe d'experts dépêchée par l'OIAC a débuté dimanche une enquête sur place. Les ambassadeurs russe et français sont arrivés parmi les premiers lundi matin au siège de l'organisation, suivis du représentant britannique. La rencontre a lieu au niveau du conseil exécutif de l'OIAC, qui compte 41 membres sur les 192 affiliés.
"Nous avons toute confiance dans le travail indépendant, impartial et professionnel de ces équipes, alors même qu'elles travaillent dans des circonstances difficiles et dangereuses", a poursuivi l'ambassadeur français.
"Nous laisserons l'équipe faire son travail". Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokdad, s'est rendu dimanche à l'hôtel où réside la mission de l'OIAC à Damas et en est ressorti trois heures plus tard. Il n'a pas été confirmé que les experts se soient rendus sur place, à Douma, comme l'avait annoncé dans la matinée un officiel syrien. "Nous laisserons l'équipe faire son travail de manière professionnelle, objective, impartiale et loin de toute pression. Les résultats de l'enquête infirmeront les allégations mensongères" contre Damas, avait assuré ce responsable syrien. Par ailleurs, la Russie s'est engagée lundi matin à "ne pas s'ingérer" dans le travail de l'OIAC en Syrie.