Au Brésil, l'heure n'est plus aux débats politiques enflammés dans les déjeuners de famille… mais carrément aux frictions et aux engueulades. Dimanche, la population doit élire son prochain président, qui pourrait bien être Jair Bolsonaro, le candidat d'extrême-droite, grand favori.
Tous chez le psy. Les "anti" subissent les injures raciales, misogynes ou homophobes. Les "pro" sont traités de nazis. Les Brésiliens sont tellement radicalisés qu'ils sont à bout de nerfs. La fracture est telle que chez les psychologues, 80% des patients souffrent de troubles liés à l'élection présidentielle, assure le porte-parole de la société brésilienne de psychanalyse. On le comprend d'autant plus qu'au Brésil, la psychothérapie est une culture.
Un dialogue devenu impossible. "Toute la journée, on écoute les patients face aux angoisses de l'avenir. Quand nous n'avons pas de possibilité de dialogue avec l'autre, avec la famille, les différences sont insupportables", explique au micro d'Europe 1 Miguel Calmon, un psychologue installé à Rio.
"Habituellement, la politique n'intéresse pas". Le deuxième tour de l'élection présidentielle a fait de chaque Brésilien un militant, libérant des discours de haine envers l'autre. Une situation parfaitement "inédite", selon le thérapeute Neymar Iniu. "Les Brésiliens sont très préoccupés par ces élections, et c'est inattendu. Habituellement, la politique n'intéresse pas. Mais là, la possibilité bien réelle de voir passer l'extrême-droite tend tout le monde", analyse-t-il.
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Quel que soit le résultat de dimanche, ils s'inquiètent d'éventuelles confrontations violentes entre militants opposés.