Le photojournaliste Reza est franco-iranien. Une définition par une double culture que l'on est met en avant aujourd'hui puisque c'est cette caractéristique de sa personnalité qui l'empêche désormais de se rendre aux Etats-Unis depuis que Donald Trump a établi une liste de ressortissants qui ne pouvaient entrer sur le territoire américain. Le photojournaliste était l'invité de Thomas Sotto sur Europe 1 pour réagir à ce décret.
"Anti-humains". "Je trouve que c'est une injustice totale par rapport à ce que je représente, même pour ce pays. Je suis l'un des premiers photographes non-Américains du National Geochraphic", indique l'homme qui évoque les expositions, les conférences réalisées et les médailles reçues aux Etats-Unis. "Ça me dépasse complètement. Des gens arrivent là-bas, sont pris, menottés, malmenés. On commence à comprendre que ça va très loin", indique le journaliste en colère. C'est un coup d'état. Des millions de gens commencent à comprendre. On est vraiment pris au piège", dit encore l'homme qui voit dans ce décret une mesure anti-humains d'abord et anti-musulmans ensuite.
"Un deuxième Hitler". Le photojournaliste rejette l'argument avancé par Donald Trump, celui de se protéger contre le terrorisme. "L'Iran par exemple : il y a eu zéro acte terroriste ! Les Kurdes du Kurdistan irakien, parce qu'ils se trouvent en Irak sont concernés, or ils se battent contre l'Etat islamique." Reza souhaite un engagement international. "Il faut que nos communautés internationales, pas seulement les pays musulmans" soient unies devant la nouvelle administration américaine. "J'attendais que Hollande, l'Europe et les pays musulmans disent 'vous interdisez, nous interdisons aussi'", indique le photojournaliste qui trouve la réponse internationale trop faible. "On va se trouver devant un deuxième Hitler ! Je mets en garde le monde entier."