Six Iraniens voyageant vers les États-Unis ont déjà passé trois nuits bloqués dans la zone de transit de l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol. Ils sont en colère après la soudaine décision de Donald Trump de leur interdire d'entrer dans son pays.
Sidération. C'est "très déroutant" a confié Pedram, un médecin de 33 ans joint au téléphone de la zone de transit de l'aéroport, qui a dit éprouver des sentiments "très contradictoires". Lui et cinq autres personnes, un doctorant et deux couples voulant rendre visite à leurs enfants aux États-Unis, ont été sidérés par le décret anti-immigration du président américain interdisant provisoirement l'accès aux États-Unis aux ressortissants de sept pays où la population est en majorité musulmane, dont l'Iran.
Sans visa européen. Le groupe, en transit à l'aéroport d'Amsterdam-Schiphol, avait quitté Téhéran à bord d'un appareil de la compagnie KLM et devait prendre à Amsterdam des vols vers différentes villes américaines. "Quand nous sommes partis de Téhéran, on ne nous a rien dit au sujet des nouvelles règles de Trump", a raconté un autre membre du groupe, souhaitant conserver l'anonymat : "Ils m'ont donné une carte d'embarquement et tout était OK." Mais quand leur avion a atterri samedi, un employé des services américains de l'immigration "m'a dit que je n'avais pas le droit d'entrer" aux États-Unis, ajoute ce doctorant de 29 ans. Sans visa pour entrer dans l'Union européenne, le petit groupe s'est retrouvé coincé, dormant trois nuits sur les sofas ou les chaises de l'aéroport.
Incertitude. Les employés de KLM leur ont apporté de la nourriture et ont mis à leur disposition un endroit où prendre une douche, mais malgré les visites des employés de l'ambassade et d'avocats néerlandais, les sept Iraniens sont dans l'incertitude concernant la prochaine étape qui les attend. Bien qu'ils puissent embarquer mardi soir à bord d'un avion pour l'Iran, tous n'ont pas encore décidé s'ils retournaient chez eux ou restaient encore un peu, dans l'espoir de continuer leur voyage.
"Cela n'a aucun sens !". Pedram allait à l'université de Pittsburgh pour y effectuer des recherches sur la pancréatite. Comme les autres, il lui a fallu des mois de stricts contrôles de sécurité pour obtenir son visa. "Je n'imagine pas que quelqu'un puisse autant être éloigné d'une menace terroriste que moi", ajoute-t-il : "Je me considère comme un médecin faisant de la recherche, un travail scientifique". "Je sais qu'il y a beaucoup de politique derrière tout ça, mais pour moi, cela n'a aucun sens !", s'est-il exclamé.