La Nasa a dévoilé les treize astronautes désignés pour aller sur la Lune, dont six femmes. Tous issus de la promotion 2017, ces chanceux font partis des 18.000 Américains qui avaient postulé pour suivre la formation en deux ans pour devenir astronaute. Aller sur la Lune, un rêve qui suscite toujours autant de convoitises, et de la part de tous les pays du globe. Mais demain, à qui appartiendra le satellite ? La Lune deviendra-t-elle le nouveau Far-west ? La Nasa compte bien y prendre ses quartiers dès 2024 avec la mission Artemis.
Un vide législatif
L’installation d’astronautes dans une base permanente est utile pour préparer de futures expéditions sur Mars, mais aussi pour voir quelles ressources sont exploitables comme l’hélium 3, un gaz léger non radioactif ou encore l’eau de la Lune, présente sous forme de glace. Des ressources qui intéressent aussi bien sûr la Chine, la Russie, l’Agence spatiale européenne, sans compter quelques sociétés commerciales qui veulent croquer leur part du gâteau. Toutes ces missions espèrent bien ramener des échantillons et pourquoi pas amorcer le début de la colonisation de ce territoire.
Question législation, c’est le vide intersidéral. Le premier traité, signé en 1967 sous l’égide de l’ONU par les Etats-Unis, l’URSS et la France explique que la Lune est un bien commun à l’Humanité et que personne en particulier ne peut se l’approprier. En résumé : elle n'appartient à personne, ou à tout le monde. Dix ans plus tard, un second traité donne cette fois le feu vert à l’exploitation des ressources lunaires à une seule condition : que cela se fasse dans l’intérêt de tous les pays. Curieusement, ni la Russie, ni la Chine, ni les Etats-Unis n'ont signé ce nouveau document.
Attention au pillage
On peut ainsi craindre le pillage du satellite. Profitant du vide juridique, les Etats-Unis ont voté le "Space act" qui autorise tous les citoyens américains à exploiter les ressources spatiales, c’est à dire à se servir sur la Lune y compris en minéraux ou en eau. Ainsi, des sociétés américaines vendent même des parcelles de Lune avec titres de propriété bidons à des gogos qui espèrent réaliser de belles plus-values lorsque le tourisme spatial aura décollé.
Moins drôle, deux atterrisseurs israéliens et indiens se sont écrasés sur le sol lunaire cette année. Des premiers débris qui annoncent la couleur. Si le premier pas sur la Lune était un grand bond pour l’Humanité, cette course effrénée pour la décrocher risque elle d'être une grande claque.