Elle fait partie de la demi-douzaine de parlementaires de droite qui sont partis ce week-end en Syrie pour passer les fêtes de Pâques à Damas. Valérie Boyer, députée Les Républicains, a rappelé lundi sur Europe 1 le but de ce voyage qui a fait polémique : "manifester notre soutien aux minorités persécutées par l'Etat islamique en Syrie." Le voyage était en effet organisé en lien avec l'association SOS Chrétiens d'Orient.
"Un criminel de guerre". Les élus ont également rencontré le président syrien, Bachar al-Assad, alors même que la guerre en Syrie a fait plus de 270.000 morts et que le leader syrien est accusé d'avoir perpétré de nombreuses exactions contre son peuple. Mais pour Valérie Boyer, al-Assad est "un criminel de guerre comme l'Arabie Saoudite", dont le ministre de l'Intérieur a été récemment décoré de la Légion d'honneur par le gouvernement français, et "comme Erdogan", président turc, avec lequel l'Union européenne n'hésite pas à parlementer.
Éloge du pragmatisme géopolitique. La députée des Bouches-du-Rhône a donc prôné pour une "realpolitik" destinée à lutter contre Daech. "Il est temps de revoir nos alliances", a t-elle estimé. "Il est possible, et même probable, que Bachar al-Assad gagne cette guerre." Dès lors, l'Union européenne ferait mieux, selon elle, de se montrer pragmatique et de collaborer avec le président Syrien. "C'est l'Etat islamique qui a déclaré la guerre à la France, pas la Syrie. Il faut unir nos forces pour lutter contre le terrorisme."
Al-Assad, dernier rempart contre Daech ? Cette ligne n'est pas celle du gouvernement de François Hollande, qui n'envisage d'avenir en Syrie qu'avec un départ de son président. Il s'oppose en cela à d'autres Etats, comme la Russie, mais aussi à une partie de classe politique française, notamment à droite, qui considère al-Assad comme un rempart contre Daech. "Qu'est-ce qu'on fait ?" a tempêté Valérie Boyer. "Est-ce qu'on continue à être impuissant et complice du terrorisme de l'Etat islamique ?" La députée, qui a trouvé le président syrien "serein" et "très déterminé", a semblé sensible au discours de Bachar al-Assad. "Il nous a parlé de tout ce qu'il comptait mettre en place après pour préserver le multiculturalisme propre à la Syrie", a-t-elle assuré.
Le soutien de l'élue est d'autant plus grand après la reprise de la cité antique de Palmyre, tombée sous le joug des djihadistes de Daech, par l'armée syrienne. "C'est une bonne nouvelle pour la Syrie et pour toutes les personnes en guerre contre les terroristes de l'Etat islamique", a indiqué Valérie Boyer.