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Rémi Bostsarron et , modifié à
Des documents inédits permettent de lever le voile sur la disparition de nombreux résistants.

C'est un mystère datant de 1944 qui vient en fin d'être levé. Cette année-là, en huit mois d’occupation, des dizaines de résistants ont été arrêtés dans les réseaux de la façade atlantique. Une centaine a été déportée. Soixante-trois fusillés. Mais jamais aucune information sur ces hommes n’avait encore été retrouvée.

Pour la première fois, depuis la publication, mercredi, des archives inédites provenant aussi bien de la France de Vichy que des services de renseignement de la résistance, les historiens ont enfin pu comprendre l’itinéraire de ces prisonniers. Aucun document, dans les rapports de police et de la Gestapo, ne donnaient d’indication sur leur parcours.

" Cette police avait pour ordre d’arrêter et d’exécuter tous les résistants "

Parmi les archives rendues publiques, l’historien Thomas Fontaine a retrouvé un document, rédigé à la libération, qui permet de lever une partie du voile sur la disparition de ces résistants de la façade atlantique. "Ces documents révèlent l’existence d’un service spécial, donc secret", explique l'historien au micro d’Europe 1.

"C’était une police militaire allemande qui avait pour mission précise de protéger les armes secrètes, notamment les missiles V1 et V2 d’Hitler. Cette police avait pour ordre de surveiller les sites de ces armes et d’arrêter et exécuter tous les résistants qui cherchaient à détruire ces sites", ajoute-t-il.

Cette police secrète était basée à Arras, dans le nord de la France. Une information qui permet enfin de comprendre pourquoi, par exemple, un grand résistant comme Jean Cavaillès, arrêté à Paris, a été retrouvé mort fusillé à la citadelle d’Arras, comme d’autres cadres de la résistance nationale. Tous ont été victimes de ce "tribunal" militaire dont on ne découvre l’existence que 72 ans plus tard.