Plusieurs femmes ont été agressées et victimes d'attouchements le 31 décembre dans le quartier des affaires de Bangalore, dans le sud de l'Inde, selon deux journalistes, de Reuters et du Bangalore Mirror, mais la police se refuse pour l'instant à ouvrir une enquête.
Une ville considérée comme sûre. Ces agressions, qui rappellent celles commises l'an dernier par des groupes de migrants dans plusieurs villes d'Allemagne dans la nuit de la Saint-Sylvestre, ont suscité l'indignation en Inde. Bangalore, la capitale de l'Etat de Karnataka, est pourtant considérée comme plus sûre pour les femmes que la capitale indienne, New Delhi, dans la mesure où le niveau d'éducation de la population y est globalement plus élevé. "J'ai vu des groupes de garçons s'en prendre délibérément à des filles", a déclaré le journaliste de Reuters, qui se trouvait sur place avec sa famille. Les femmes se sont mises à crier et ont essayé de repousser leurs agresseurs, précise-t-il.
"De nombreuses filles ont été agressées, maltraitées ou victimes d'attouchements", confirme Anantha Subramanyam, photographe en chef du Bangalore Mirror, qui a pris des photos qui ont été publiées dans le quotidien. On y voit des femmes s'enfuir pieds nus, appelant à l'aide et pleurant, ajoute-t-il.
Des crimes quotidiens. La police indique qu'elle est en train de visionner les images des caméras de surveillance, mais dit ne pas avoir reçu de plainte pour agression sexuelle. La Commission pour les femmes de l'Etat de Karnataka a annoncé mardi avoir demandé un rapport détaillé au directeur de la police de la ville. Ce dernier, Praveen Sood, a déclaré sur Twitter que la police ouvrirait une enquête si elle recevait "les coordonnées" d'au moins une femme qui aurait été agressée.
If we are given coordinates of any lady molested on 31st at M G Rd, we the police will visit her and take appropriate action without delay
— Praveen Sood IPS (@CPBlr) 3 janvier 2017
Les crimes et délits sexuels font partie du quotidien en Inde. Plus de 34.000 viols ont eu lieu en 2015, selon le Bureau national du crime. Le chiffre réel est sans doute plus élevé, les femmes hésitant souvent à porter plainte de peur d'être rejetées par la société. "L'image de la ville en est ternie", commente Mathews Philip, qui dirige l'organisme Human Rights Education and Monitoring.