Amnesty International a dévoilé mercredi de nouvelles images satellite de la ville d'Alep en Syrie montrant que 110 sites ont été touchés en deux semaines par d'intenses bombardements russes et syriens.
Des bombes à fragmentation pour vider la ville. Amnesty a examiné des photos prises depuis trois semaines et montrant des débris de bombes à fragmentation et les a soumises à des experts qui ont déterminé que ces bombes étaient d'origine russe. L'utilisation de ces munitions sur la partie est d'Alep "montre une nouvelle fois la détermination des forces gouvernementales syriennes et de leurs alliés russes à créer un environnement hostile et meurtrier dans la ville afin d'en chasser les civils coûte que coûte".
Larges cratères. En une semaine, 90 sites ont été endommagés ou détruits dans une zone de la taille de Manhattan, selon les photos analysées par Amnesty. "L'ampleur des destructions et des pertes humaines dans la partie est d'Alep depuis un mois est navrante", a estimé Lynn Maalouf, directeur adjoint au bureau de Beyrouth d'Amnesty. "Les forces syriennes, avec le soutien de la Russie, ont mené des attaques sans relâche au mépris des dispositions fondamentales des lois humanitaires." Les images satellite montrent de larges cratères dans des zones fortement peuplées, là où se trouvaient des immeubles détruits par les bombardements incessants que connaît cette partie de la ville depuis le 22 septembre.
Réunion spéciale jeudi. Ces révélations d'Amnesty interviennent à la veille d'une réunion spéciale jeudi sur la situation à Alep à l'Assemblée générale de l'ONU. Les promoteurs de cette initiative, dont le Canada et le Royaume-Uni, entendent en profiter pour "accroître la pression sur le régime (syrien) et ses soutiens afin qu'ils cessent les bombardements sur Alep", a indiqué l'ambassadeur britannique Matthew Rycroft. Il s'agit d'une réunion informelle et "d'une première étape", a-t-il précisé. En tout, 70 pays sur les 193 que compte l'ONU se sont joints à cette initiative. Elle intervient quelques jours après l'échec d'une résolution française présentée devant le Conseil de sécurité demandant l'arrêt immédiat des raids sur Alep. La Russie avait mis son veto à ce texte.