Une vague de critiques déclenchée bien involontairement par l'ambassade américaine en Chine. Une publication, sur le réseau social chinois Weibo (équivalent de X), sur la protection des girafes en Namibie, a permis à des internautes chinois d'exprimer leurs préoccupations, à propos de la situation économique de leur pays.
Giraffe incident on Weibo (microblog):
— Vince Ye (@VinceYe6) February 4, 2024
Under a microblog posted by the U.S. Embassy in China, thousands of comments asked to help Chinese investors because the stock market has fallen for a really long time.
The microblog is just talking about protecting giraffe.1/2 #China#stockpic.twitter.com/zGYQbV2PEr
Ce lundi, comme le rapporte le Guardian, le poste de l'ambassade américaine avait reçu plus de 166.000 commentaires, qui n'avaient donc aucun rapport avec la préservation de la faune africaine. Ils portaient plutôt sur les difficultés du marché boursier chinois, souligne Bloomberg, qui relève également le post d'un internaute affirmant que "la colère" avait atteint "un niveau extrême". Il faut dire que l'indice CSI 300, qui suit les bourses de Shanghai et Shenzhen, a atteint son plus bas niveau depuis cinq ans.
Des commentaires légèrement moins censurés
Si ce post a généré un tel exutoire, c'est précisément parce qu'il provient de l'ambassade américaine en Chine et non d'une organisation gouvernementale pilotée par Pékin. Dans ce cas de figure, les commentaires sont légèrement moins censurés que ceux rédigés sous les agences d'État qui prennent soin de supprimer les propos qui dépasseraient les lignes rouges fixées par le gouvernement.
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Certains commentaires négatifs, publiés sous le post de l'ambassade américaine, sont d'ailleurs toujours visibles, bien qu'entrecoupés de publications à la gloire de Pékin, telles que "J'aime la Chine". Comme le rappelle le Guardian, certains influenceurs chinois ont reçu une mise en garde, en décembre dernier, contre des commentaires publics susceptibles de "dénigrer l'économie". Un secteur qui peine à retrouver de l'allant en Chine depuis la levée des restrictions drastiques imposées à la population pour contrer la pandémie de Covid-19. Raison pour laquelle les autorités redoublent de vigilance sur les commentaires publiés sur les réseaux sociaux.