Des magistrats demandent "d'évacuer très rapidement les femmes juges d'Afghanistan"

Les afghans essayent de fuir le pays à l'aéroport de Kaboul.
Les afghans essayent de fuir le pays à l'aéroport de Kaboul. © AFP
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Europe 1 avec AFP
Depuis le retour des talibans, de nombreux afghans tentent de fuir le pays. Certaines personnes exercent des professions particulièrement visées par les fondamentalistes islamistes, comme les magistrats. Sur Europe 1 jeudi, Céline Parisot, la présidente de l'Union syndicale des magistrats explique avoir demandé à Emmanuel Macron d’évacuer les magistrates afghanes.  
INTERVIEW

Artistes, journalistes, chercheurs mais aussi magistrats. Tout ceux, et surtout celles, qui exercent ces professions sont menacés depuis le retour des talibans en Afghanistan. L'Union syndicale des magistrats (USM) a demandé à Emmanuel Macron d'accorder l'asile aux juges afghanes, particulièrement menacées depuis que leur pays est tombé aux mains des talibans. Sa présidente, Céline Parisot, l’a annoncé jeudi matin sur Europe 1.

"Dès le 15 août on lui a demandé de permettre d'évacuer très rapidement les femmes juges d'Afghanistan et de leur permettre de bénéficier de l'asile en France puisqu'elles sont particulièrement menacées par l'offensive des talibans", déclare-t-elle sur Europe 1. "Pour l'instant, la réponse est qu'il faut recenser ces femmes", ajoute-t-elle, ne précisant pas leur nombre.

"Etre une femme vis-à-vis des talibans c'est encore pire"

"Les femmes qui exercent un métier de pouvoir, pour les talibans c'est tout à fait intolérable", assure Céline Parisot. Elle explique que certaines reçoivent des menaces tandis que d’autres sont mortes dans des attentats. Il n'y a pas que les femmes, il y a évidemment des hommes, mais être une femme vis-à-vis des talibans c'est encore pire", poursuit-elle.

"Certaines se refusent à fuir mais la plupart souhaiteraient malheureusement quitter le pays, à contre-cœur parce qu'elles ont contribué à construire cette démocratie, elles espéraient une amélioration de la situation dans ce pays et malheureusement elles voient qu'aujourd'hui ce ne sera pas possible et qu'un retour en arrière va être extrêmement brutal et rapide", observe Céline Parisot.

"Ils ne peuvent plus exercer dans des conditions de sécurité"

La présidente de l'Union syndicale des magistrats (USM) raconte également que certains prisonniers, condamnés par ces magistrates, ont été relâchés des prisons afghanes par les talibans. "C'est extrêmement difficile pour eux, ils ne peuvent plus exercer dans des conditions de sécurité", souligne-t-elle, craignant que les anciens détenus ne veuillent "se venger".

La France a mis en place un pont aérien pour évacuer Français et Afghans du pays tombés aux mains des talibans, avec un premier vol arrivé mardi à Paris qui transportait principalement des Français. Les premiers Afghans mis en sécurité par la France sont arrivés mercredi à Paris à bord d'un avion de l'Armée de l'Air, qui transportait plus de 200 passagers. D'autres évacuations par ce pont aérien devraient avoir lieu dans les jours à venir.