Des miliciens chrétiens anti-balaka ont attaqué un camp de l'ONU en Centrafrique pour la deuxième nuit consécutive, a annoncé dimanche un responsable des Nations unies, après une semaine de violences qui a coûté la vie à six casques bleus.
Selon l'organisation Médecins sans frontières (MSF), il n'est toujours pas possible d'accéder à la ville de Bangassou pour récupérer les blessés et les corps des victimes, même si 24 blessés ont pu être soignés dans un hôpital voisin. La région de Bangassou, frontalière de la République démocratique du Congo, avait jusqu'à présent été relativement épargnée par les violences dans lesquelles la Centrafrique s'est enfoncée en 2013.
Dégradation brutale de la situation. Mais la situation s'est brutalement dégradée cette semaine après l'attaque d'un convoi de l'ONU dans laquelle cinq casques bleus ont été tués. D'après Radio France Internationale, qui cite des sources sur le terrain, des centaines de miliciens ont participé aux attaques qui ont fait au moins 30 morts parmi la population civile. Reuters n'a pas pu confirmer ce bilan. "Ils ont tiré sur le camp pendant la nuit et nous avons riposté", a déclaré Hervé Verhoosel, porte-parole de la mission de l'ONU en Centrafrique (Minusca), joint au téléphone à Bangui.
RCA: situation extrêmement tendue à Bangassou https://t.co/aRtZYwJmV2pic.twitter.com/hoIiYtgQnV
— RFI Afrique (@RFIAfrique) 14 mai 2017
"Nous ne pensons pas que ce soit terminé et nous nous attendons à ce que les assaillants reviennent."
Rivalités religieuses et ethniques. Selon les travailleurs humanitaires, les milices constituées sur fond de rivalités ethniques et religieuses ont tiré avantage du départ, au cours des derniers mois, des soldats français et ougandais qui étaient déployés dans la région à la fin de leur mission.
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est dit "scandalisé" par les attaques contre la Minusca. Le Premier ministre centrafricain, Simplice Sarandji, a condamné ces attaques dans un communiqué lu dimanche à la radio d'État et promis que leurs auteurs auraient à rendre des comptes devant la justice.