Quelque 7.000 indicateurs en civil, hommes et femmes, ont commencé à patrouiller lundi dans les rues de Téhéran pour lutter contre "l'immoralité", notamment le mauvais port du voile ou le harcèlement des femmes, a annoncé le chef de la police de la capitale iranienne.
Chargés de dénoncer les contrevenants. "Les patrouilles en civil commencent leurs activités à partir d'aujourd'hui à travers la ville", a déclaré le général Hossein Sajedinia, cité par l'agence Mizan qui dépend de l'autorité judiciaire en Iran. Les agents auront la charge de surveiller "le mauvais port du voile, les nuisances sonores, le harcèlement des femmes et le non respect du (port du) voile dans les voitures", a déclaré le général Sajedinia. Il a toutefois précisé que ces indicateurs n'avaient pas le droit d'agir eux-même et devaient se contenter de rapporter les cas à la police.
Un "relâchement" depuis quelques années. En novembre, la police avait annoncé que les voitures ayant à leur bord une conductrice ou une passagère non ou mal voilée seraient saisies pendant une semaine. Le port du voile est obligatoire en Iran pour les femmes, qu'elles soient iraniennes ou étrangères et quelle que soit leur confession, depuis la révolution islamique de 1979. Mais ces dernières années, on a assisté à un relâchement de la tenue vestimentaire des femmes. Dans les rues de la capitale et des grandes villes de province, il n'est ainsi pas rare de voir des conductrices ayant laissé tomber leur foulard sur les épaules. Des passantes laissent aussi dépasser leur chevelure et portent des vestes ou manteaux courts et moulants.
Des évolutions. La police avait en outre durci les mesures contre les conducteurs dangereux ou ayant consommé de l'alcool ou de la drogue. Elle avait également annoncé un nouveau système permettant à des "personnes de confiance" de signaler à la police ces délits. Ces personnes peuvent être "des responsables de l'administration, des forces armées ou encore des policiers en civil". Le président Hassan Rohani, un religieux modéré élu en juin 2013, prône une plus grande ouverture politique et sociale, notamment en ce qui concerne le respect du code vestimentaire.