Des milliers d'Israéliens à nouveau dans la rue contre la réforme judiciaire

L'annonce en janvier du projet a déclenché l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire du pays, qui mobilise chaque semaine des dizaines de milliers de manifestants. © JACK GUEZ / AFP
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avec AFP / Crédit photo : JACK GUEZ / AFP

Des milliers d'Israéliens ont pris part samedi à Tel-Aviv à une nouvelle manifestation contre le projet controversé du gouvernement de réformer le système judiciaire du pays, considéré par ses détracteurs comme une menace pour la démocratie.

L'annonce en janvier du projet, porté par la coalition du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui comprend des partis d'extrême droite et juifs ultra-orthodoxes, a déclenché l'un des plus grands mouvements de contestation de l'histoire du pays, qui mobilise chaque semaine des dizaines de milliers de manifestants.

Selon le gouvernement, la réforme vise entre autres à rééquilibrer les pouvoirs, en diminuant les prérogatives de la Cour suprême, que l'exécutif juge politisée, au profit du Parlement. Mais ses détracteurs estiment qu'elle risque d'ouvrir la voie à une dérive antilibérale ou autoritaire.

"Descendez de votre balcon, le pays s'effondre"

"Démocratie, Démocratie !", ont scandé les manifestants se dirigeant vers la rue Kaplan à Tel-Aviv . "Nous n'abandonnerons pas tant que la situation ne se sera pas améliorée. Descendez de votre balcon, le pays s'effondre", ont-ils encore crié.

 

"Malgré des mois de manifestations, les choses ne se passent pas comme nous le souhaitions, car une partie importante de la réforme du système judiciaire a été adoptée (au Parlement) il y a quelques semaines", a déclaré à l'AFP un manifestant, Ben Peleg.

Un processus législatif en suspens 

"Mais si nous continuons à faire pression dans les rues, il est possible que nous puissions encore arrêter ces changements", espère ce médecin de 47 ans. Une première clause du projet, limitant la possibilité pour la Cour suprême d'invalider une décision du gouvernement, a été adoptée par le Parlement.

Le processus législatif est actuellement en suspens en raison des vacances d'été du Parlement, M. Netanyahu s'étant engagé à être ouvert aux négociations sur les étapes futures. Les manifestations ont été soutenues par des opposants politiques, des groupes laïques et religieux, des cols bleus et des travailleurs du secteur technologique, des militants pacifistes et des réservistes militaires. Ces mois de manifestations, dont certaines en soutien au gouvernement, ont fait craindre une aggravation des fractures au sein de la société israélienne.

"Israël est déchiré et nous avons l'impression d'être au bord d'une guerre civile", a ajouté M. Peleg. "Lorsque nous sortons dans la rue pour protester, nous avons peur de ceux qui soutiennent le gouvernement (...) Ce gouvernement doit être renversé".