Des utilisateurs de Twitter ont annoncé mardi avoir intenté une action en justice contre le président américain, Donald Trump, qu'ils accusent d'enfreindre la liberté d'expression après s'être vus interdire l'accès à son compte, a annoncé l'organisation Knight First Amendment Institute. Cette organisation estime que le président Trump et son service de communication "enfreignent le premier amendement (de la Constitution américaine, protégeant la liberté d'expression, ndlr) en bloquant l'accès d'utilisateurs au compte Twitter @realDonaldTrump parce qu'ils ont critiqué le président ou sa politique".
Un canal de "communication officielle". Le président et ses conseillers ont, de façon extrêmement active, fait du compte @realDonaldTrump "un canal de communication clé entre le président et le public", poursuit-elle dans un communiqué, relevant que "les conseillers du président ont déclaré que les tweets de ce compte constituent des 'déclarations officielles'". Il s'agit du compte personnel du président. Il dispose également d'un compte officiel, @POTUS, mais il l'utilise assez peu.
Un compte transformé en "forum public". Selon l'organisation basée à la prestigieuse université new-yorkaise de Columbia, la Maison-Blanche utilise ce compte personnel "pour faire des annonces officielles, défendre les décisions et les actions officielles du président, rendre compte des rencontres avec des dirigeants étrangers et promouvoir les positions du gouvernement sur la couverture santé, l'immigration, les affaires étrangères et d'autres sujets". En conséquence, affirme-t-elle, c'est un "forum public" au sens du premier amendement, "ce qui veut dire que le gouvernement ne peut pas en exclure des gens, simplement à cause de leurs opinions".
Les internautes bloqués ne peuvent ni lire les tweets du Président ni interagir avec lui, relève le Knight First Amendment Institute, concluant que ce blocage viole aussi les droits des utilisateurs du réseau social n'ayant pas été bloqués car l'espace de discussion a été purgé de voix discordantes. La plainte a été déposée devant un tribunal new-yorkais par cette organisation, et pour le compte de sept utilisateurs bloqués. Outre Donald Trump, elle vise le porte-parole de la Maison Blanche, Sean Spicer, et Daniel Scavino, chargé des réseaux sociaux auprès du président.