La Corée du Nord ne désarmera pas sans confiance établie avec les États-Unis, a affirmé samedi à l'ONU le chef de la diplomatie nord-coréenne, Ri Yong Ho, en estimant que "la poursuite des sanctions aggravait (sa) défiance".
"La confiance avant tout". "Sans confiance avec les États-Unis, il n'y aura pas de confiance dans notre sécurité nationale. Et dans de telles circonstances, nous ne pourrons jamais désarmer unilatéralement en premier", a martelé le ministre nord-coréen lors d'un discours devant l'Assemblée générale annuelle des Nations unies. "La récente amélioration" dans la péninsule coréenne "montre que l'établissement de la confiance peut être décisif". "La Corée du Nord et les États-Unis doivent s'efforcer d'établir la confiance avant tout", a-t-il insisté.
"L'impasse vient des États-Unis". Depuis le sommet américano-nord-coréen de juin, "l'impasse vient des États-Unis et de leur soutien à des mesures coercitives qui tuent l'établissement d'une confiance" mutuelle entre les deux pays, a aussi estimé le ministre nord-coréen. Cette semaine, la Chine comme la Russie ont réclamé devant l'ONU un allègement des sanctions internationales contre la Corée du Nord afin d'accompagner la détente engagée au début de l'été. Soutenus notamment par la France, les États-Unis refusent catégoriquement jusqu'à présent le moindre allègement des sanctions internationales. Washington veut au préalable voir un début de dénucléarisation de la péninsule et qu'il soit vérifiable de manière indépendante.
Le pays sous le coup de sanctions. "Le président Kim Jong Un est déterminé à transformer la péninsule coréenne en une terre de paix exempte d'armes nucléaires et de menaces nucléaires", a souligné le ministre nord-coréen. "Il faut nous libérer des anciennes manières de penser", a aussi demandé Ri Yong Ho dont le pays est sous le coup de plusieurs séries de sanctions économiques internationales sévères. "Nous avons bien plus de raisons que les États-Unis de ne pas avoir confiance", a-t-il précisé, en mettant en avant la "bonne volonté" de son pays à établir des relations pacifiques.
Il a rappelé que Pyongyang avait mis "fin aux essais nucléaires et de missiles balistiques intercontinentaux" ainsi que "le démantèlement de sites nucléaires dans la transparence". "Cependant, nous ne voyons pas de réponse correspondante des États-Unis", a-t-il regretté. En 2017 notamment, à l'initiative des États-Unis, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité trois séries de sanctions touchant les exportations de fer, de charbon, de textile et de pêche de la Corée du Nord. Les sanctions internationales imposent aussi le renvoi dans ce pays des expatriés nord-coréens et limitent les importations de pétrole raffiné par Pyongyang.