Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, croit à "une avancée sans chantage" sur les mesures d'allègement de la dette de la Grèce, remises en cause mercredi par la présidence de l'Eurogroupe à cause de mesures sociales de son gouvernement. "Je crois que nous pouvons avoir une percée sans chantage et dans le respect de la souveraineté de chaque pays", a-t-il plaidé en arrivant à une réunion des 28 de l'UE, à Bruxelles.
Aide aux basses retraites. Le porte-parole du président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, avait annoncé mercredi, à la demande de l'Allemagne, la suspension des mesures d'allègement de la dette grecque accordées début décembre par la zone euro à Athènes en échange de réformes, après l'annonce par Alexis Tsipras de nouvelles mesures sociales. Au cœur de la discorde, une aide financière forfaitaire accordée par Athènes aux plus basses retraites, versée ce mois de décembre, ainsi qu'un report de la hausse de la TVA sur les îles de l'est égéen, où s'entassent actuellement plus de 16.000 migrants et réfugiés.
Soutien de François Hollande. Le Premier ministre grec a reçu jeudi le soutien du président français, François Hollande, qui a demandé à ce qu'Athènes soit "traitée dignement" sur cette question. "Il ne peut pas être question de demander encore des efforts supplémentaire à la Grèce ou de l'empêcher de prendre un certain nombre de décisions souveraines", a-t-il affirmé à Bruxelles. La chancelière allemande, Angela Merkel, ne s'est pas exprimée sur le sujet.
Dette de 180% du PIB. Le gouvernement grec prévoyait jeudi de voter dans la soirée les mesures en faveur des petites retraites, malgré les réticences de la zone euro. L'amendement prévoit une aide financière forfaitaire pour le mois de décembre pour les retraites inférieures à 850 euros, une mesure qui doit bénéficier à environ 1,6 million de retraités et dont le coût est évalué à 617 millions d'euros, selon le gouvernement. Malgré trois plans successifs de soutien financier par l'UE et le Fonds monétaire international (FMI) depuis 2010, la dette grecque s'élève à 315 milliards d'euros en 2016, ce qui représente environ 180% du PIB.