Le nouveau pont de Gênes, inauguré lundi en grande pompe deux ans après un effondrement meurtrier, a été ouvert mardi soir à la circulation. C'est une bonne nouvelle même si certains estiment que les mesures prises pour rénover les infrastructures italiennes en piteux état ne sont pas suffisantes. Les premiers véhicules, des journalistes dont ceux de l'AFP, ont franchi peu après 22 heures l'élégante structure en métal, près de deux ans après que le pont Morandi s'est écroulé au cours de fortes pluies, précipitant dans le vide des dizaines de véhicules et provoquant la mort de 43 personnes.
Infrastructures en mauvais état
Les proches de victimes ont d'ailleurs du mal à tourner la page : "Nous sommes encore ancrés dans le passé, nous en sommes encore au pont effondré et avec les proches que nous avons perdus sous le pont. Nous nous sommes arrêtés en 2018", a expliqué à l'AFP Giorgio Robbiano, 43 ans, vice-président d'une association de victimes, qui a perdu son frère, sa belle-soeur et son neveu dans la catastrophe.
Cette tragédie a mis en lumière le mauvais état des routes, ponts et voies ferrées en Italie. La démolition des restes du pont Morandi et la reconstruction dans un délai record ont été saluées comme un exemple de ce dont le pays est capable lorsqu'il réussit à s'extirper de sa lourde bureaucratie.
Aperto poco fa al traffico il nuovo ponte di Genova.https://t.co/5nWPbj9crtpic.twitter.com/AuBelPpqHZ
— Stefano Greco (@StefanoGreco7) August 4, 2020
"Message de confiance et d'espoir"
"Cela a envoyé un message de confiance, de compétence et d'espoir. Toutes les infrastructures italiennes pourraient être comme cela, et être à la hauteur des standards des autres pays européens ou même les dépasser", s'est enthousiasmé le maire de Gênes, grande ville portuaire du nord-est, lors de l'inauguration du pont en présence notamment du Premier ministre Giuseppe Conte.
La coalition au pouvoir entre le centre-gauche et le Mouvement 5 Etoiles (M5S) a promis durant la pandémie du coronavirus d'utiliser les projets d'infrastructures pour relancer une économie en lambeaux, alors que l'Italie est tombée dans sa pire récession depuis la Seconde Guerre Mondiale.