"Le chantage ne doit pas fonctionner." La ministre de l'Europe et des Affaires Étrangères Catherine Colonna confirme qu'en Iran, deux autres ressortissants français ont été arrêtés, portant au total le nombre de Français détenus dans les prisons de la République islamique à sept. La ministre demande leur libération immédiate. Selon Thierry Coville, chercheur à l'Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste de l'Iran, les otages s'accumulent pour accentuer la pression sur le gouvernement français.
"Ils ne croient pas à la diplomatie"
"Les autorités iraniennes essayent d'entrer en rapport de force avec le gouvernement considéré pour obtenir quelque chose", explique-t-il. "Dans le cas de la France, je pense qu'il y a un durcissement assez net. Eux, ils ne croient pas à la diplomatie, notamment avec les pays occidentaux."
Selon le spécialiste, il peut y avoir deux objectifs à ces arrestations. Premièrement, "c'est d'avoir des otages pour demander des contreparties, notamment aux autorités françaises". Thierry Coville lui aussi met en avant un chantage iranien, une pression sur la France. Deuxièmement, le chercheur estime "qu'il y a l'idée de faire passer un message aux partisans de la République islamique d'Iran" à travers ces actions. "Ils n'arrêtent pas de dire que ces manifestations sont téléguidées de l'étranger", c'est donc l'occasion de dire à la population "'regardez, on arrête des Français ou des Occidentaux qui sont venus fomenter des troubles en Iran'."