Les étudiants et les enseignants sont retournés mercredi au lycée de Marjory Stoneman Douglas à Parkland, en Floride, avec des roses et des rubans blancs pour rendre hommage aux 17 lycéens morts lors de la tuerie du 14 février. Le lycée située dans une banlieue cossue de Fort Lauderdale a ouvert ses portes à 7h40 (13h40 heure française) aux quelque 3.000 étudiants pour une demi-journée de cours. Le bâtiment où sont mortes la plupart des victimes restera lui fermé pour une durée indéterminée. Certains élus cherchent d'ailleurs des financements pour le détruire afin d'y ériger un mémorial.
"Je n'ai pas peur". "Je n'ai pas peur", a affirmé Sean Cummings du haut de ses 16 ans, s'apprêtant à retourner dans son lycée. "Je n'ai pas peur. Seulement ça fait bizarre de revenir après tout ce qui s'est passé", a confié le jeune homme à l'AFP. "Je me dis qu'on est mieux protégé que n'importe quelle autre école mais cela fait une drôle d'impression de revoir tout le monde sur place et tous ces policiers", ajoute le jeune homme. Les enseignants étaient déjà venus ces derniers jours pour se préparer et, dimanche, l'école avait organisé une journée d'orientation pour permettre aux élèves et parents de récupérer des affaires laissées dans la panique de l'évacuation.
Les élèves font pression. La tuerie, l'une des plus meurtrières en milieu scolaire de l'histoire des États-Unis, a relancé le débat récurrent sur le contrôle des armes à feu et l'influence de la National Rifle Association (NRA) sur la vie politique américaine. Les élèves ne sont pas restés les bras croisés après cette énième tuerie dans une école américaine et une partie d'entre eux s'est mobilisée pour tenter de convaincre les élus de Floride mais aussi à Washington qu'il fallait faire bouger les choses en matière de réglementation des armes. Si les élus républicains - majoritaires en Floride comme au Congrès - se montrent peu enclins à s'opposer à la NRA, le très puissant lobby des armes, de nombreuses entreprises ont-elles commencé à agir.
Une enseigne cesse de vendre des fusils d'assaut semi-automatiques. Mercredi matin, Dick's Sporting Goods, l'une des plus grande chaînes de distribution de produits destinés à la chasse, la pêche et aux activités de loisir en plein air des États-Unis, a annoncé qu'elle cessait immédiatement la vente de fusils d'assaut et qu'elle ne vendrait plus aucune arme aux moins de 21 ans. Le patron a révélé également que sa société avait vendu en novembre 2017 une arme au jeune homme, Nikolas Cruz, responsable de la fusillade. "Ce n'était ni l'arme ou ni le type d'arme qui a été utilisée par le tireur. Mais cela aurait pu être le cas", souligne-t-il. Aux lycées qui s'élèvent contre les armes, Edward Stack dit : "Nous vous avons entendus. La nation vous a entendus".