Donald Trump accusé d'incitation à la violence contre une élue musulmane

Les élus démocrates ne décoléraient pas dimanche contre le président américain. Ils l'accusent "d'inciter à la violence" contre une élue musulmane du Congrès.
Les élus démocrates sont remontés. Depuis vendredi, ils accusent Donald Trump "d'inciter à la violence" contre une élue musulmane du Congrès, après son tweet associant des propos d'Ilhan Omar aux images des attentats du 11-Septembre. Donald Trump avait publié vendredi sur Twitter une vidéo associant des propos tenus par Ilhan Omar, l'une des deux premières femmes musulmanes élues au Congrès , aux images des tours jumelles de New York en feu.
S'exprimant en mars dernier devant le Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), la représentante du Minnesota à la Chambre basse avait alors estimé que l'organisation avait été fondée après les attentats du 11-Septembre "parce qu'ils reconnaissaient que certaines personnes avaient fait quelque chose et que chacun d'entre nous commençait (de ce fait) à perdre accès à nos libertés citoyennes". Des conservateurs avaient accusé Ilhan Omar de minimiser, par sa formulation, l'attaque la plus meurtrière sur le sol américain.
WE WILL NEVER FORGET! pic.twitter.com/VxrGFRFeJM
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 12 avril 2019
"Sa rhétorique haineuse et incendiaire crée un véritable danger"
"Les mots du président pèsent énormément et sa rhétorique haineuse et incendiaire crée un véritable danger", a tonné la présidente démocrate de la Chambre des représentants dimanche, dans un communiqué, exhortant le président à "retirer sa vidéo dangereuse et irrespectueuse". Nancy Pelosi a demandé à la police du Capitole de revoir la sécurité d'Ilhan Omar, celle de sa famille et de son équipe, indiquant que les forces de l'ordre continueraient à "surveiller et répondre aux menaces auxquelles elle fait face".
"Le président incite à la violence contre une membre du Congrès en exercice et un groupe entier d'Américains en fonction de leur religion. C'est répugnant. C'est scandaleux", a également tweeté la sénatrice candidate à l'élection présidentielle, Elizabeth Warren. "La vie d'@IlhanMN est en danger", a aussi réagi la jeune élue de la Chambre des représentants Alexandria Ocasio-Cortez.
Donald Trump "n'essaie pas d'inciter à la violence contre quiconque"
La Maison-Blanche a fermement défendu le président américain dimanche. Donald Trump "n'essaie pas d'inciter à la violence contre quiconque", a justifié sa porte-parole Sarah Sanders, sur la chaîne Fox News. "Le président ne souhaite assurément aucun mal ni aucune violence contre personne, mais (il) doit absolument rappeler à l'ordre la membre du Congrès pour, non pas un seul, mais de nombreux commentaires antisémites", a-t-elle dit sur ABC.
Sarah Sanders semblait faire ici référence à une autre polémique impliquant Ilhan Omar après de récents commentaires sur Israël jugés antisémites par de nombreux élus, y compris dans le camp démocrate. Elle avait sous-entendu que des élus américains soutenaient Israël par intérêt financier. Elle s'était ensuite excusée publiquement.
"Merci de vous tenir à mes côtés"
"Merci de vous tenir à mes côtés - contre une administration qui cherche à bannir les musulmans de notre pays - dans le combat pour l'Amérique que nous méritons", a réagi sur Twitter Ilhan Omar, réfugiée somalienne, à la suite de la vidéo postée par le président républicain.
"Personne - peu importe à quel point il est corrompu, incompétent ou vicieux - ne peut menacer mon amour inconditionnel pour l'Amérique", a également tweeté la femme de 37 ans. CAIR a été fondée en 1994 et non après les attaques du 11 septembre 2001 comme indiqué par Ilhan Omar. Cité par le Washington Post, son porte-parole explique qu'elle s'est mal exprimée et voulait dire que l'organisation avait vu ses effectifs doubler après le 11-Septembre.