Marche arrière, toute ! Les lois américaines sur l'avortement doivent rester telles qu'elles sont, a estimé le favori des primaires républicaines Donald Trump vendredi, deux jours après avoir provoqué une levée de boucliers en suggérant de punir les femmes qui avortent. "Les lois sur l'avortement sont établies maintenant et c'est ainsi qu'elles vont rester, jusqu'à ce qu'elles changent", a déclaré le milliardaire dans une interview à NBC News.
"L'avortement est un meurtre". Un peu plus loin dans l'entretien, il a toutefois affirmé être d'accord avec l'idée selon laquelle "l'avortement est un meurtre". Quelques heures après la diffusion d'extraits de l'interview, dont l'intégralité doit être diffusée dimanche, sa porte-parole de campagne Hope Hicks a démenti tout rétropédalage sur le sujet. "M. Trump a donné une explication précise de la loi telle qu'elle est aujourd'hui et a dit clairement qu'elle doit rester ainsi - jusqu'à ce qu'il devienne président", a-t-elle justifié. "Puis il fera changer la loi (...) et autorisera chaque Etat à protéger les enfants à naître. Il n'y a rien de différent là-dedans", a-t-elle ajouté.
Mercredi, le prétendant à la Maison Blanche avait affirmé qu'il devait y avoir "une certaine forme de punition" pour les femmes qui ont recours à l'avortement, légal pourtant partout aux Etats-Unis depuis une décision historique de la Cour suprême en 1973 dite "Roe v. Wade".
Sanctionner non pas les femmes, mais les médecins. Face à la polémique, Donald Trump a fait machine arrière, en publiant d'abord un premier communiqué pour expliquer que "cette question n'est pas claire" avant de préciser dans un deuxième communiqué qu'il envisageait de sanctionner non pas les femmes, comme il l'avait dit sur MSNBC, mais les médecins, et seulement si une loi interdit l'avortement. Donald Trump a longtemps défendu l'avortement avant de s'y opposer dans sa campagne. Il a reçu depuis le soutien de l'égérie des anti-avortement, Phyllis Schlafly, opposée à inscrire l'égalité homme-femme dans la Constitution.