Donald Trump a demandé lundi à la Chine, via un tweet, de mieux contrôler sa frontière avec la Corée du Nord, semblant reprocher à Pékin de fragiliser les sanctions économiques contre Pyongyang avant un sommet prévu avec le dirigeant nord-coréen. "La Chine doit continuer à être forte et étanche sur la frontière avec la Corée du Nord jusqu'à ce qu'un accord soit conclu", a écrit le président américain, faisant allusion à l'accord de dénucléarisation qu'il espère conclure avec Kim Jong Un, lors d'un sommet historique qui doit théoriquement se tenir le 12 juin à Singapour.
"J'entends dire que la frontière est devenue bien plus poreuse récemment et que plus de choses ont réussi à passer à l'intérieur. Je veux que cela (un accord) se produise, et je veux que la Corée du Nord rencontre un GRAND succès, mais seulement après la signature !", a poursuivi le président, qui estime que c'est sa politique d'extrême fermeté et notamment l'impact des sanctions économiques contre Pyongyang qui a forcé Kim Jong Un à proposer de négocier avec lui. La Chine est le principal allié de la Corée du Nord et sans sa coopération, les sanctions économiques n'ont que peu de mordant.
Après des mois de signaux positifs et de gages de détente donnés par Pyongyang, le ton a changé la semaine dernière et le régime nord-coréen est revenu à une rhétorique plus belliqueuse, menaçant d'annuler le sommet avec le président américain.
Regain de tension. La Corée du Nord s'est notamment officiellement offusquée de manœuvres militaires conjointes entre les forces américaines et sud-coréennes mais aussi de déclarations du conseiller à la sécurité nationale du président, John Bolton, qui suggérait de dénucléariser la Corée du Nord en suivant le modèle libyen. Des propos qui semblent avoir fait craindre à Pyongyang que les États-Unis ne veuillent in fine faire tomber le régime. Après avoir renoncé à son programme atomique, le leader libyen Mouammar Kadhafi avait été tué lors d'un soulèvement soutenu par des bombardements de l'OTAN.
Donald Trump avait alors tenté de clarifier les choses en affirmant que le modèle libyen n'était nullement celui retenu pour dénucléariser la Corée du Nord, mais il avait dans un même souffle laissé entendre que si le pays ne négociait pas, il pourrait connaître le sort de la Libye.