Donald Trump signera "un memorandum présidentiel" jeudi pour cibler "l'agression économique de la Chine" qu'il accuse de voler la propriété intellectuelle des entreprises américaines.
Donald Trump dévoilera jeudi de nouvelles sanctions commerciales contre la Chine, qu'il accuse de vol de la propriété intellectuelle au détriment des entreprises américaines, renforçant les craintes d'un grave conflit commercial mondial.
Le vol de technologies américaines ? "Demain, le président annoncera les mesures qu'il a décidé de prendre sur la base de l'enquête au titre de l'article 301 (...) sur la façon dont la Chine (...) dérobe les technologies américaines et la propriété intellectuelle", a indiqué mercredi Raj Shah, porte-parole de la Maison-Blanche. Donald Trump signera "un memorandum présidentiel ciblant l'agression économique de la Chine", est-il également stipulé dans son agenda officiel mercredi soir, donnant le ton de la démarche.
"Nous avons des preuves particulièrement solides que la Chine utilise des restrictions telles que la nécessité de [créer des] co-entreprises (...) dans le but d'exiger un transfert technologique d'entreprises américaines au profit d'entités chinoises", a fait valoir un responsable du représentant américain au Commerce (USTR) qui a requis l'anonymat, lors d'une conférence téléphonique.
Un énorme déficit commercial avec la Chine. Les États-Unis et la Chine sont aujourd'hui des partenaires étroitement liés sur le plan économique et financier. Pour autant, l'administration Trump accuse Pékin de "concurrence déloyale", en exportant vers la première puissance du monde des biens largement subventionnés vendus à bas prix, ce qui a conduit à un colossal déficit commercial.
L'an passé, les États-Unis ont enregistré avec le géant asiatique un déficit pour les seuls échanges de marchandises (hors services) de 375,2 milliards de dollars (soit 303 milliards d'euros) en augmentation de 8,1% sur un an. Ces sanctions pourraient s'accompagner de mesures contre les investissements chinois aux États-Unis et concernant l'octroi de visas aux ressortissants chinois, indiquent les médias américains.
Des mesures de rétorsion prévues par la Chine. Appelant les États-Unis à "raison garder" et à ne pas agir "sous le coup de l'émotion", le Premier ministre chinois Li Keqiang a averti qu'une guerre commerciale entre les deux grandes puissances "ne profiterait à personne" et que nul n'en sortirait vainqueur.
Pourtant Pékin pourrait en rétorsion viser des produits agricoles américains comme le soja, le sorgho et les porcs en privilégiant les régions qui ont voté pour Donald Trump lors de l'élection présidentielle de 2016, un objectif que pourraient également viser d'éventuelles mesures de l'Union européenne, selon le Wall Street Journal.
Une offensive commerciale également avec le reste du monde. Cette nouvelle offensive protectionniste est annoncée tout juste deux semaines après qu'il a promulgué des taxes de 25% sur les importations d'acier et de 10% sur celles d'aluminium , suscitant la réprobation internationale et de profondes critiques au sein même du camp républicain.
Parallèlement à l'annonce de cette nouvelle offensive, Washington a joué la carte de l'apaisement avec l'Union européenne sur le contentieux acier et aluminium. "Nous sommes convenus de lancer immédiatement un processus de discussions avec le président et l'administration Trump sur les dossiers commerciaux qui nous préoccupent, incluant l'acier et l'aluminium, pour trouver une solution mutuellement acceptable aussi rapidement que possible", ont ainsi annoncé le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross et la Commissaire européenne au Commerce Cecilia Malmström dans un communiqué commun.