Doland Trump sera le 45ème président des États-Unis, une élection qui suscite aussi bien des félicitations que la stupéfaction à travers le monde.
L'élection de Donald Trump à la Maison-Blanche suscite mercredi la prudence et l'inquiétude dans le monde où plusieurs voix, notamment dans l'extrême(droite, se sont aussi élevées pour féliciter le vainqueur américain.
La victoire de Donald Trump "ne me réjouit pas" mais il est "le président librement élu des États-Unis" et a droit "à ce qu'on lui donne une chance", a souligné le président du Parlement européen, Martin Schulz, sur la chaîne de télévision allemande ZDF. Nicolas Sarkozy, président Les Républicains et candidat à la primaire de la droite et du centre, estime que cette élection "exprime le refus d'une pensée unique".
Des craintes pour la stabilité politique. En Asie, en Europe ou au Moyen-Orient, les interrogations sont nombreuses après l'élection d'un milliardaire populiste sans expérience politique. Son accession au pouvoir effective fin janvier est considérée comme un saut dans l'inconnu. "J'ai très peur. Va-t-il y avoir d'autres guerres ? L'Amérique va-t-elle attaquer les musulmans ?", s'interroge la militante indonésienne Alijah Diete, des propos reflétant l'inquiétude dans le monde musulman.
La présidence de l'Autorité palestinienne a elle appelé Donald Trump à ne pas négliger le Proche-Orient. "L'instabilité continuera dans la région et dans le monde si on n'apporte pas une solution à la question palestinienne", a-t-elle ajouté. L'Égypte a déclaré espérer pour sa part "un nouveau souffle" dans les relations entre le pays arabe le plus peuplé et les États-Unis. Et l'Iran a appelé Donald Trump à "respecter les accords" internationaux conclus par les États-Unis alors que le président élu a dit dans le passé qu'il comptait revoir les engagements de son pays avec Téhéran.
Un équilibre économique remis en question. N'appréciant rien moins que les incertitudes, les marchés boursiers se sont affolés, Tokyo perdant par exemple 5,3% à la clôture tandis que le dollar chutait et le peso mexicain tombait à son plus bas niveau historique. En Asie, région privilégiée de la politique étrangère de Barack Obama, les craintes portent d'ailleurs sur l'économie. "Le monde est globalisé et si les Etats-Unis, qui sont le moteur de l'économie mondiale, commencent à ériger des barrières, cela ne pourra que nuire à l'économie mondiale", résume Clarita Carlos, professeure de sciences politiques à l'Université des Philippines.
Pour le Premier ministre japonais Shinzo Abe, l'alliance qui unit les deux pays restera intacte. "La stabilité de la région Asie-Pacifique, qui est la force vive de l'économie mondiale, apporte paix et prospérité aux États-Unis", a également écrit Shinzo Abe. De son côté, le président chinois Xi a félicité Trump et se dit "impatient" de travailler avec lui.
Des alliés européens qui restent prudents. Après la victoire du candidat républicain, les alliés occidentaux de Washington affichent pour la plupart d'entre eux la prudence. "Les liens UE-USA sont plus profonds que n'importe quel changement politique", s'est voulue rassurante la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini. Le leadership de Washington est "plus important que jamais" face "à un nouvel environnement sécuritaire difficile, notamment en ce qui concerne la guerre hybride, les cyberattaques, la menace du terrorisme", a réagi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, tandis que la nouvelle dirigeante britannique, Theresa May faisait savoir qu'elle attendait le maintien de "liens forts" avec les États-Unis. Pour Berlin, des temps "plus difficiles" sont à attendre en Europe avec Donald Trump au pouvoir.
Parmi les domaines suscitant l'interrogation figure le climat. Si la ministre française de l'Environnement Ségolène Royal a jugé que le futur président ne pourrait "pas empêcher" la "mise en oeuvre" de l'accord de Paris sur le climat conclu l'an dernier, le chef de la diplomatie, Jean-Marc Ayrault, a fait part de son inquiétude et évoqué aussi le devenir de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015. Mais au sein de l'UE, certaines réactions tranchent avec l'approche mesurée de Bruxelles. "Quelle excellente nouvelle. La démocratie est toujours en vie", s'est ainsi réjoui le Premier ministre hongrois Viktor Orban, populiste de droite.
Des relations au beau fixe avec la Russie. Les marchés russes sont, quant à eux, passés en hausse mercredi en fin de matinée, alors que Donald Trump est partisan d'un réchauffement des relations avec la Russie. Le président russe Vladimir Poutine a félicité le vainqueur républicain et dit espérer une amélioration des relations russo-américaines, selon un communiqué du Kremlin, qui évoque la perspective d'un "dialogue constructif". En France, la patronne de l'extrême droite, Marine Le Pen, une des favorites pour la présidentielle de 2017, a adressé ses "félicitations" à celui qui a défait la démocrate Hillary Clinton.
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a quant à lui félicité Donald Trump, "véritable ami de l'Etat d'Israël". "Le président élu est un véritable ami de l'Etat d'Israël et je suis impatient de travailler avec lui en faveur de la sécurité, la stabilité et la paix dans notre région", a dit le Premier ministre israélien.
De timides félicitations de la part de la Turquie. "Je félicite M. Trump pour la présidence des Etats-Unis et je lui souhaite le succès", a déclaré le Premier ministre turc Binali Yildirim dans un discours télévisé, malgré des relations tendues entre les deux pays depuis le putsch manqué de juillet dernier. "Nous espérons que notre alliance avec les États-Unis va se poursuivre et que notre partenariat et nos relations vont se développer", a-t-il ajouté. Le président Recep Tayyip Erdogan a pour sa part souligné, sans citer Donald Trump nommément, que le peuple américain avait "fait son choix". "Et avec ce choix une nouvelle ère s'ouvre", a-t-il dit dans une allocution retransmise par la télévision.